Selon Chedly Ayari, les Etats-Unis garantiront «en principe» une nouvelle émission obligataire de la Tunisie pour lever 500 millions de dollars.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui a fait cette révélation dans une interview au Caire, a expliqué que cette opération aurait pour but de renforcer la viabilité des finances publiques tunisiennes.
Il a également déclaré qu’il n’exclut pas que la BCT puisse recourir à une réduction des taux d’intérêts tant que la baisse du taux d’inflation se poursuit.
M. Ayari a précisé que le montant de cette nouvelle émission obligataire sur le marché financier international n’a toujours pas été définitivement fixé, mais il a estimé que celui-ci pourrait se situer aux alentours des 500 millions de dollars, soit près d’un milliard de dinars tunisiens, et le lancement de cette opération aurait «très probablement» lieu vers la fin de l’année.
Les Etats-Unis ont déjà offert à la Tunisie pareille garantie pour permettre au pays d’emprunter à des conditions favorables, c’est-à-dire moins contraignantes et peu coûteuses, et le Trésor américain serait donc prêt à renouveler son soutien financier à une économie tunisienne qui, selon le gouverneur de la BCT lui-même, est entrée «en récession technique» et qui devra, pour l’année courante, se contenter d’une croissance de 1% – si ça n’est pas un taux nul, voire négatif, selon certaines prévisions…
Tant de pressions – notamment les attentats terroristes du musée du Bardo et de l’hôtel Imperial Marhaba de Sousse qui ont eu raison des recettes touristiques du pays pour l’année actuelle et très probablement pour quelque temps encore – pourraient ainsi dicter au gouvernement d’Habib Essid cette nouvelle sortie sur le marché obligataire international.
Si cette opération venait à se réaliser, l’on pourrait assez facilement s’attendre à une empoignade entre les défenseurs de la «sacrée souveraineté financière nationale» et ceux qui préconisent le retour de la Tunisie, «sans béquille», aux marchés des capitaux internationaux pour lever les ressources dont l’économie tunisienne a besoin.
Marwan Chahla
Source: ‘‘Bloomberg Businessweek’’.
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