Le «test anal» pratiqué par un médecin légiste pour prouver l’homosexualité d’un jeune tunisien (et le faire condamner) est honteux et dégradant.
Par Dr Moez Ben Salem
Si l’information venait d’un pays comme l’Arabie Saoudite, elle serait considérée presque comme «normale». Le problème est qu’elle vient de la Tunisie, pays supposé avoir fait une révolution dite «de la dignité», supposé être démocratique, supposé posséder «la meilleure constitution au monde».
Cette information concerne le cas d’un jeune étudiant tunisien condamné en première instance à un an de prison pour… homosexualité supposée.
Le jeune homme n’a pas été pris en flagrant délit, mais sur la base de «certains SMS» retrouvés par la police et la pseudo-expertise d’un médecin légiste, un juge s’est permis de prononcer une condamnation à de la prison ferme.
Si les décisions des agents de police et du juge ne surprennent plus personne, sachant l’infiltration des ministères de l’Intérieur et de la Justice d’éléments extrémistes, la démarche du médecin légiste est bien plus surprenante.
Ce médecin a certainement dû oublier une disposition fondamentale du Code de Déontologie, en l’occurrence l’Article 2 qui stipule: «Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial du médecin».
En pratiquant «un test anal» honteux et dégradant, ce médecin n’a pas respecté l’intégrité physique de ce jeune homme. Ce médecin s’est déshonoré.
Je souhaite de tout coeur que le Conseil de l’Ordre des Médecins intervienne pour mettre fin à des agissements dégradants, contraires aux dispositions du Code de Déontologie.
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