Béji Caïd Essebsi et son chef de cabinet Ridha Belhaj, aujourd’hui, à l’aéroport Tunis-Carthage.
Lettre ouverte au président de la république Béji Caïd Essebsi qui ne doit pas se comporter comme le représentant d’un parti politique en crise.
Par Aida Bouchadakh*
Monsieur le président,
Grâce à votre charisme, vous avez réussi à créer un parti politique en un temps record. Vous avez mis en place une structure et une machine électorale très dynamique qui a ébranlé des partis bien établis. Ces derniers avaient certes milité contre la dictature de Ben Ali mais n’avaient pas suffisamment le sens de l’Etat pour savoir créer une coalition pour défendre les idéaux de la république et préserver les acquis de la révolution.
Certes les erreurs stratégiques de vos concurrents ont constitué une aubaine pour vous. Mais il faut avouer aussi qu’étant à l’écoute de l’électeur et sachant que l’électeur est loin d’être dupe, vous avez opté pour une stratégie de réconciliation qui ne plait à tous et encore moins à certains qui se proclament de votre camp.
Aujourd’hui, avec la crise déclarée au sein de Nidaa Tounes, les citoyens qui ont vous ont soutenu ou pas et qui ne sont pas forcément membre de Nidaa Tounes, s’interrogent : avons-nous élu une personnalité politique pour être à la tête de l’Etat ou avons avons-nous élu le représentant d’un parti politique ?
Certes, un président de la république se doit d’être à l’écoute des revendications des représentants du peuple, mais il doit se rappeler également des doléances des simples citoyens, ceux qui l’ont élu au suffrage universel et ceux qui ont accepté les résultats des urnes…
Habib Essid, le chef du gouvernement, salue le président de la république Béji Caid Essebsi avant son départ pour une visite d’Etat en Suède, mercredi 4 novembre 2015.
Si des représentants du peuple se comportent d’une façon indigne, le peuple saura les remettre à leur place lors de la prochaine échéance électorale, en attendant, la Tunisie se doit de continuer d’avancer, d’autant plus que les yeux du monde entier sont braqués sur elle, prix Nobel oblige… entre autres ..
Par ailleurs, cette crisette tunisienne peut être salutaire, et pour l’Etat et pour Nida Tounes en tant que parti politique.
D’une part les actions de certains ministres sont franchement déplorables et l’occasion est trop belle pour ne pas débarrasser le gouvernement des membres les moins performants pour ne pas dire autre chose…
Et par ailleurs, les partisans de Nidaa Tounes pourraient également s’interroger sur le bienfondé de ce qui les rassemble… et agir en conséquence
Quant aux carriéristes et les m’as-tu vu, ils seront certainement relégués aux oubliettes de l’histoire…
* Economiste.
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