Le groupe UADH consolide sa position de leader du marché tunisien de l’automobile, grâce à des résultats dépassant les prévisions de son business plan.
Par Wajdi Msaed
Les performances enregistrées par le groupe UADH (Universal Auto Distributors Holding), pôle automobile du groupe Loukil, et notamment depuis le 5 juin, date du début de sa cotation en bourse, ont fait l’objet d’une communication financière présentée par son Pdg, Bassem Loukil, à la Maison de l’Entreprise, siège de l’IACE, vendredi 27 novembre 2015.
Résultat net de 21 MD
Jusqu’au 31 octobre, le groupe a vendu de 6.918 véhicules (5654 de marque Citroën et 1.264 de marque Mazda), soit une part de marché de 15,9%, lui permettant de devancer ses principaux concurrents Ennakl et Artes. Ces performances permettent au groupe de «se positionner en leader du marché national automobile au cours des 10 premiers mois de 2015», précise M. Loukil.
Les ventes globales du groupe pour l’exercice 2015 devraient se situer autour de 8.500 véhicules, en hausse de 15%, contre une baisse moyenne de 4% pour l’ensemble du secteur. UADH réalisera un chiffre d’affaires de 400 millions de dinars (MD) avec un résultat net attendu de 21 MD contre 13 MD initialement prévus par le business plan. Cet effort doit se traduire par une avance de deux années en termes d’objectifs assignés.
Plusieurs facteurs ont permis d’atteindre ces résultats qui ont consolidé la position du groupe sur le marché financier. Bassem Loukil en cite le bon comportement de la marque Citroën, dont la vente a progressé de 15% jusqu’à la fin du mois d’octobre 2015, soit une part de marché de 13%, contre 10,8 % à la même période de l’année précédente. «La marque Mazda, ajoute M. Loukil, affiche, elle aussi, une croissance de 4% en termes de vente de véhicules et de 2,9% en part de marché, contre 2,4 % à fin octobre 2014».
Le lancement de la Mazda 2, l’inauguration de la nouvelle succursale de Mazda à Nabeul, ainsi que l’ouverture du show-room de DS, ont largement contribué à ces résultats au titre de l’année 2015, qui seront pris en compte dans la détermination des quotas d’importation pour 2016.
Un réseau en croissance
Ainsi, 10.000 véhicules seraient importés, l’année prochaine (7000 Citroen et 3000 Mazda). «C’est un objectif réalisable, précise le Pdg d’UADH, surtout que notre réseau de vente, qui est passé de 17 à 22 agences actuellement, atteindra les 31 dans le courant de 2016», et ce sans compter les ventes du marché parallèle, concurrent illégal s’il en est, qui écoule entre 3.500 à 4.000 véhicules, utilitaires en l’occurrence.
Bassem Loukil a, par ailleurs, rappelé que des négociations sont engagées entre le ministère du Commerce et la Chambre syndicale des concessionnaires en vue de réviser la stratégie adoptée dans la détermination des quotas d’importation. «D’autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte, tel le bonus à accorder à l’effort consenti pour l’exportation», a-t-il précisé, sachant que l’une des filiales du groupe UADH, Gif Filter, va entamer des exportations sur le marché européen.
Horizons prometteurs
Le groupe UADH est appelé à se développer davantage, eu égard à la projection attendue de ses ventes, aux performances enregistrées par sa filiale Gif Filter (filtres pour véhicules routiers) et au décollage d’une autre filiale (Renault Trucks), qui devrait bénéficier de la reprise d’activité dans le secteur minier et d’une dynamique attendue au niveau du secteur des infrastructures et des entreprises de travaux publics.
La tendance à la hausse des produits de placement serait aussi un facteur déterminant dans la consolidation des acquis du groupe, à telle enseigne que «les dividendes au titre de l’exercice 2015 seront distribués courant 2016, avec une année d’avance par rapport à ce qui a été initialement programmé», affirme, en conclusion, Bassem Loukil.
Prix de vente et glissement du dinar
Répondant aux questions des actionnaires, le Pdg d’UADH a précisé que, compte tenu des circonstances par lesquelles passe notre pays, on ne peut pas prétendre, à l’heure actuelle, à une libéralisation totale du marché, ajoutant qu’«une libéralisation progressive est soutenable».
Concernant d’éventuelles acquisitions des entreprises confisquées aux membres du clan de l’ancien président Ben Ali, il a affirmé que son groupe demeure candidat et participera, le cas échéant, aux appels d’offres, encore faut-il que le cahier des charges le lui permette.
Pour ce qui est des prix de vente des voitures, dont la courbe tend toujours vers la hausse, Bassem Loukil a tenu à préciser que son groupe a gardé les mêmes prix au cours des trois dernières années, tout en admettant que les prix demeurent étroitement liés au glissement du dinar.
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