Le président Caïd Essebsi appelle les Tunisiens à l’union contre le terrorisme et propose une solution à la crise de Nidaa Tounes.
Par Imed Bahri
Avec le dernier attentat, mardi 24 novembre 2015, à Tunis, qui a fait 12 morts parmi les agents la garde présidentielle, «les terroristes ont voulu montrer qu’ils étaient capables de frapper le sommet l’Etat tunisien», a dit le président de la république Béji Caïd Essebsi, dans une allocution télévisée, diffusée dans la soirée du dimanche 29 novembre sur la Watanya 1 et toutes les chaînes de télévision et stations radios, publiques et privées.
Le chef de l’Etat a ajouté : «Nous dirons à ces terroristes qu’ils ne réussiront pas à détruire un Etat qui a 3.000 ans d’histoire et qui est fort de son armée, de sa garde nationale et de sa police, ainsi que de l’unité de son peuple et de sa détermination à lutter contre le terrorisme».
M. Caïd Essebsi a aussi, dans ce contexte, invité l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) à s’accorder le plus rapidement possible sur les augmentations salariales dans le secteur privé, avant d’aller à Oslo, le 10 décembre prochain, pour recevoir le Prix Nobel de la Paix, qui a été décerné au Quartet du Dialogue national, et à travers lui, à l’ensemble du peuple tunisien, qui a su assurer la réussite de sa transition démocratique par le dialogue et la recherche du consensus. Cette accord et nécessaire à la préservation de l’unité nationale et de la paix sociale, a-t-il souligné.
Le 3e point évoqué par M. Caïd Essebsi concerne la crise au sein de Nidaa Tounes, le parti qu’il avait fondé en juin 2012 et qu’il a su porter au pouvoir deux ans plus tard.
Tout en assurant qu’il ne s’est plus occupé des affaires de ce parti depuis qu’il a accédé à la présidence de la république et ce conformément à l’article 76 de la constitution et en respect de la neutralité de la fonction présidentielle, le chef de l’Etat a estimé que la crise de Nidaa Tounes est une affaire nationale, car elle menace la stabilité politique dans le pays et donne une image très négative de la Tunisie auprès de ses partenaires internationaux.
Après avoir expliqué les divergences entre les 2 clans opposés au sein de Nidaa Tounes, celui favorable à un «congrès constitutif» et celui qui appelle à un «congrès électif», M. Caïd Essebsi a admis que toutes les tentatives pour rapprocher les positions sont arrivées à une impasse.
«J’ai rencontré les représentants des 2 parties et je les ai longuement écoutées et comme ils ont dit qu’ils accepteront toute proposition de sortie de crise venant de ma part, je me permets de lancer une initiative. Nous allons constituer une commission de réconciliation composée de 13 membres dûment choisis pour leur pondération et leur patriotisme qui seront chargés de mener les pourparlers et de prendre les décisions pour la tenue du congrès dans des conditions acceptables par tous», a souligné M. Caïd Essebsi.
Tout en rappelant aux dirigeants de Nidaa Tounes qu’aucun d’entre eux n’a été élu et qu’ils ont tous été choisis par un consensus interne, le président de la république a appelé ces derniers à la pondération et à penser à la situation difficile du pays que leurs querelles de leadership risquent d’aggraver
M. Caïd Essebsi a, par ailleurs, cité les noms des 13 membres de Nidaa Tounes chargés de la mission de conciliation, et qui sont : Boujemaa Remili; Aroussi Mizouni; Naceur Chouikha; Aziza Htira; Sameh Dammak; Mohamed Souf; Houda Tekaya; Ridha Charfeddine; Ahmed Khammasi; Youssef Chahed; Hassouna Mnasfi; Abderraouf Cherif et
Hassen Amri.
Le président de la république a indiqué avoir choisi ces militants sans leur demander leur avis, ajoutant qu’il les a tous rencontré aujourd’hui et qu’ils ont donné leur accord et exprimé leur volonté d’aider à trouver une solution à la crise.
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