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Cinévog au Kram : Un espace où tous les rêves sont permis

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Cinévog, une salle de cinéma abandonnée renait, reprend des couleurs et s’anime de nouveau, grâce à l’initiative de Moncef Dhouib, un vieux routier de la scène artistique.  

Par Hamadi Abassi

Après une longue période de gestation et d’attente, Moncef Dhouib a annoncé, le vendredi 20 novembre dernier, la réouverture officielle de l’ancienne salle de cinéma de quartier, le Cinévog au Kram, fondée en 1948-1950 par la famille Lombardo. Ce projet, qui lui a pris tout son temps et son énergie, consistait à transformer cette salle de projection abandonnée pour en faire un centre culture multidisciplinaire qui réunirait professionnels et amateurs dans une ambiance conviviale.

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Un vieux bâtiment tombé en ruine.

Une entreprise opportune et nécessaire

La cérémonie de vernissage, qui a coïncidé avec le coup d’envoi des dernières Journées cinématographiques de Carthage (JCC), nous a conviés à un voyage émouvant à travers le temps pour revisiter la mémoire des lieux et nous restituer les souvenirs fugaces d’une salle de cinéma qui avait eu son heure de gloire avant de tomber en désuétude. Longtemps désaffectée, elle est revenue à la vie après une longue période d’inertie.

L’espace divisé en trois parties comporte une salle d’exposition à l’entrée, un autre espace réservé, une caféteria et une coquette salle de cinéma de 320 places dotée d’une scène amovible pour le théâtre. Ce projet n’a pu être finalisé qu’avec l’aide du ministère de la Culture, du Centre national du cinéma (CNCI) et de mécènes et de bénévoles, qui n’ont pas hésité à s’impliquer dans les travaux.

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Une salle de cinéma qui eut son heure de gloire.

Cette entreprise, opportune et nécessaire, menée avec beaucoup d’abnégation et de passion par Moncef Dhouib, insufflera à la banlieue du Kram une dynamique culturelle qui lui fait fortement défaut, tout en offrant aux jeunes du quartier une alternative intelligente à leurs désœuvrement et ennui. Elle met en évidence les erreurs commises par les promoteurs immobiliers, qui n’intègrent pas d’espace culturel dans leurs projets urbanistiques. Ce qui a déshumanisé les nouvelles cités champignonnières ont poussé autour de la capitale au cours des dernières décennies, les transformant en simples dortoirs pour des populations confinées dans leur isolement.

Investir dans la construction de lieux culturels de proximité permet aux banlieusards de vivre en harmonie avec leur environnement et aux jeunes de disposer d’espaces où ils peuvent s’exprimer. «Il faut partir à la conquête des lieux et multiplier les initiatives pour construire les espaces nécessaires permettent aux créateurs de s’exprimer. C’est une autre manière de voir la ville et d’y vivre», explique le cinéaste et dramaturge. A Tunis, il existe un nombre considérable de cafés pour accueillir les désœuvrés tout au long de la journée, mais seulement une dizaine de salles de cinéma, déplore-t-il. «C’est une carence troublante à laquelle il faut remédier rapidement», dit-il.

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Un lieu de création et de partage.

Un lieu accueillant, une programmation alléchante

Le Cinévog ne veut pas se cantonner dans la seule exploitation d’une salle de cinéma de quartier, mais propose différents ateliers artistiques animés par des professionnels à tous les publics à la recherche d’une scène et d’un espace pour leurs loisirs.

La talentueuse Leïla Toubel encadrera les férus de quatrième art, alors que Hassen Doss, la vedette du bel canto, qui déconcerte par son talent et l’exigence de ses choix artistiques, initiera les amateurs aux subtilités des techniques de chant.

Les enfants ne seront pas en reste et auront, à travers les ateliers artistiques proposés par Mohamed Ali Dammak, de belles opportunités pour s’épanouir.

Sur le grand écran du Cinévog, tous les rêves sont permis par la programmation de films récents : ‘‘Les frontières du ciel’’ de Fares Naanaa, une fiction poignante, chargée d’humanité, servie par deux excellents comédiens : Anissa Daoud et Lotfi Abdelli.

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Une salle qui prend des couleurs et revit.

Salué par la critique internationale, ‘‘Le prophète’’, film en 3D tiré de l’œuvre du poète Khalil Jibrane et réalisé par Roger Allers, est à l’affiche depuis le 8 décembre. Ce beau film d’animation met en images de la pensée philosophique et poétique du Libano-américain, à travers cette œuvre remarquable vendue à plus de 130 millions d’exemplaires à travers le monde. Un challenge gagné par la star mexicaine Salma Hayek dont le grand-père d’origine libanaise lui lisait des passages lorsqu’elle était petite fille. Le chanteur Mika prête sa voix au prophète Mustapha et Salma Hayek à Kamila, la mère de la petite Almitra.

La programmation du film évènement ‘‘Star Wars 3 : Le réveil de la force’’ réalisé par J. Abrams avec Daisy Ridley et John Boyega, annoncé pour le 18 décembre, enthousiasmera les plus exigeants fans de cette saga spatiale.

Une programmation alléchante, pour un lieu accueillant, où l’on aime se retrouver et partager des moments conviviaux.

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