La police a arrêté, hier après-midi au Kef, une élève mineure qui a pris part à un rassemblement pour dénoncer la destruction d’un café historique de cette ville.
Afraa Ben Azza, candidate au bac, âgée de 17 ans et activiste de la société civile, a participé hier au rassemblement pour appeler les autorités régionales du Kef à ne pas détruire le café Sidi Boumakhlouf, l’un des monuments historiques de cette ville du nord-ouest. Les témoins parlent d’une arrestation musclée et accusent la police d’avoir violenté l’adolescente.
Le président régional de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Fadhel Bedhiefi, a dénoncé cette arrestation, rappelant que la jeune fille est mineure et que la police n’a pas le droit de l’emmener au poste, puisqu’elle bénéficie de la protection de l’enfance et qu’elle devra comparaître devant un juge pour mineure.
Le café historique contre la destruction duquel proteste la société civile.
De son côté, Me Charfeddine Kellil a indiqué que sa cliente n’a pas été autorisée à le contacter et qu’il a tenté de la joindre par téléphone mais en vain.
La société civile, qui explique cette arrestation par les vives critiques de la jeune fille contre les répressions policières, s’organise pour se rassembler aujourd’hui devant le tribunal du Kef où l’élève devra comparaitre devant le juge d’instruction.
Ironie de l’histoire, une mineure violentée par la police comparaitra le jour du 5e anniversaire de la commémoration du 17 décembre 2010, date à laquelle des jeunes ont cru écrire l’Histoire en accélérant la chute de la dictature et en ouvrant la porte de démocratie et la liberté.
Y. N.
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