Dans une interview accordée à l’agence France Presse, hier, l’ex-président provisoire Moncef Marzouki se lâche contre le gouvernement Essid.
Pour l’ex-président provisoire, Moncef Marzouki, le gouvernement actuel est totalement «impuissant» et «la plupart de ses membres sont issus de l’ancien régime et en ont la mentalité. Parmi eux, se trouvent des corrompus notoires qui ruinent le moral du pays».
Le verdict M. Marzouki est sans appel : «La Tunisie, aujourd’hui, je ne dirais même pas qu’elle est mal gouvernée, je dirais qu’elle n’est pas gouvernée du tout».
Tout en critiquant, dans dans la même interview, notamment, la politique de lutte anti-terroriste du gouvernement, M. Marzouki a cru pouvoir se dédouaner de toute responsabilité dans la propagation du salafisme radical, durant les 3 années qu’il avait passé à la tête de l’Etat, entre janvier 2012 et décembre 2014 : «Si la Tunisie compte 6.000 jihadistes, ceux-ci sont les enfants de la dictature. Tous ces jeunes sont nés sous Ben Ali, sont allés dans les écoles de Ben Ali. (…) Ce n’est pas nous qui les avons produits», a-t-il déclaré. Ce qui est une demi-vérité et, donc, un demi-mensonge, puisque M. Marzouki et ses alliés islamistes d’Ennahdha ont encouragé, en 2012 et 2013, les jeunes à aller combattre en Syrie. Ils ont, par conséquent, toléré sinon encouragé les mouvements extrémistes à recruter et à envoyer les jeunes radicalisés en Libye et en Syrie. M. Marzouki a même accueilli au Palais de Carthage des prédicateurs salafistes radicaux et leur a déroulé le tapis rouge.
Cela, les Tunisiens et les Tunisiennes le savent et l’ex-président provisoire, qui cherche à retrouver sa virginité politique, si tant est qu’il en ait eu un jour, ne les trompera pas.
A. B. M.
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