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Endettement de la classe moyenne: Hausse de 261% depuis 2011

Marche-central-de-Tunis

Envolée des prix, inflation, chômage, pertes d’emploi, endettement, appauvrissement, rien n’épargne la classe moyenne tunisienne.

Cette frange, qui ne représente désormais que 67% de la population, contre 80% il y a une décennie, est la première à subir les ondes de choc des changements intervenus dans le pays. Pourtant les disparités sociales et régionales comptaient parmi les facteurs déclencheurs de la révolution du 14 janvier 2011.

Ainsi, durant les quatre dernières années, l’érosion du pouvoir d’achat du consommateur tunisien est estimée à 40%, selon une enquête réalisée par l’Université de Tunis, soit une baisse moyenne de 10% par an.

Cette dégradation s’explique, dans une large mesure, par la hausse de l’inflation réelle à 4,3%, d’après l’Institut national de la statistique (INS).

Une étude de l’Observatoire de la défense du consommateur et du contribuable montre que 60% ou plus des salariés sont désargentés à partir du 8e  jour du mois.

Le volume impressionnant des comptes courants débiteurs revenant aux ménages illustre l’ampleur du phénomène. Il est estimé à 8000 MD pour le tiers de ce type de compte.

L’endettement des ménages, rien qu’auprès du système financier, s’est accru à partir de 2011 de 261,2% pour atteindre, actuellement, 17.600 MD, dont presque 60% destinés à la consommation.

L’économiste Mourad Hattab souligne l’apparition de nouveaux pauvres au sein de la classe moyenne largement composée des fonctionnaires. «Le phénomène est difficilement quantifiable vu l’opacité des données statistiques» en Tunisie, affirme-t-il.

Ce constat est largement partagé par le directeur général de l’Institut national de la consommation (INC), Tarek Beljazia, qui évoque au début une démocratisation de la consommation en se référant à une étude sur les changements des modes de consommation réalisée à l’institut après l’introduction des grandes surfaces.

Toutefois, le changement de modes de consommation a été marqué parallèlement par «une dérive» au niveau des dépenses familiales avec l’émergence de consommateurs «kamikazes» vivant au-dessus de leurs moyens.

A. B. M. (avec Tap)

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