Un étudiant accuse des policiers de Djerba de l’avoir agressé et injustement arrêté, au lendemain du réveillon. Sorti hier, il a décidé de porter plainte.
Belsem Guechai, étudiant en cinéma, garde un souvenir amer du réveillon 2016. Accompagné d’amis étrangers, il s’était rendu dans une boite de nuit à Djerba-Midoun pour fêter le nouvel an. Selon son récit, il a été arrêté sans raison et violemment agressé par des policiers. L’étudiant se confie à Kapitalis : «Vers 4h du matin, je suis sorti de la discothèque et j’ai attendu mes amis dans ma voiture garée en face de la boite. Un policier m’a demandé de circuler et je lui ai indiqué que j’attendais mes copains pour les raccompagner».
Le policier s’est dirigé vers lui et l’a violemment sorti de la voiture pour l’emmener dans un véhicule de la police, sans rien demander, ni rien expliquer, nous a-t-il raconté
«Un policier a mis ses mains dans ma poche pour prendre mon portefeuille et m’a couvert de railleries et de gros mots en découvrant sur ma carte d’identité que je suis étudiant en cinéma, faisant rire ses collègues, qui ont insulté ma mère. Mes amis étaient affolés en voyant la scène, ne comprenant pas ce qui se passait. Les agents m’ont insulté et frappé et plus je leur disais qu’ils n’avaient pas le droit de lever la main sur moi, plus j’en prenais», a ajouté Belsem.
Mais cela ne s’est pas arrêté là, le jeune homme a été conduit au poste de police, contraint d’abandonner ses invités, des touristes venus découvrir la Tunisie… Au commissariat, on l’a empêché de contacter sa famille et son avocat et les policiers ne lui ont toujours pas expliqué le motif de son arrestation.
L’étudiant a finalement passé 4 jours en détention avant de passer devant le procureur pour «trouble à l’ordre public en état d’ivresse» et de payer une amende pour une infraction qu’il nie avoir commise.
Belsem Guechai s’est rendu à l’hôpital cet après-midi, pour obtenir un certificat attestant qu’il a été victime de coups et blessures et portera plainte contre les policiers.
«J’ai été violemment battu et me sentant mal, j’ai demandé à aller à l’hôpital, mais les policiers ont refusé de m’y emmener. Cependant, je remercie quelques agents qui, contrairement à leurs collègues ce soir-là, ont été humains et respectueux», a dit Belsem, ajoutant: «Je porte plainte car l’impunité est la première cause de la récidive des agressions policières et il faut que cela cesse. Je suis conscient que les agents sont fatigués et qu’ils luttent contre le terrorisme, mais cela ne leur donne pas le droit d’être injustes et violents qui plus est sans raison».
Y. N.
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