L’UGTT a critiqué le remaniement ministériel annoncé, hier soir, par le chef du gouvernement Habib Essid.
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, jeudi 5 janvier 2016, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a déploré que M. Essid n’ait pas suivi, dans le dernier remaniement ministériel, «la règle de la concertation et du consensus», mais celle de «la répartition des postes sur une base partisane et de la marginalisation des compétences.»
L’UGTT considère que le dernier remaniement «ne répond pas aux exigences de l’étape actuelle et risque d’aggraver la crise dans le pays.» Elle appelle, par ailleurs, les parties concernées et, notamment, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à «corriger cette erreur dans l’intérêt du pays», l’appelant ainsi, indirectement, à ne pas voter la confiance au nouveau cabinet.
Ce qui semble avoir suscité les réserves de la direction de l’UGTT, c’est le remplacement du ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbai, réputé proche de l’organisation syndicale, par Mahmoud Ben Romdhane, un économiste libéral, dont le passage par le ministère du Transport n’a pas été particulièrement un succès.
Rappelons que M. Youmbaï, qui a appartenu au gouvernement Mehdi Jomaa, avait été maintenu dans celui d’Essid, à la demande pressante de l’UGTT. Son départ est, peut-être, la conséquence des pressions exercées par l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, centrale patronale), qui n’a jamais apprécié la forte proximité du ministre avec la centrale syndicale.
I. B.
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