Le meeting organisé, aujourd’hui, par les dissidents de Nidaa Tounes, a été un grand succès et scelle définitivement la division du parti de la majorité.
Comme prévu, le groupe dissident de Nidaa Tounes, conduit par Mohsen Marzouk, a tenu, ce dimanche 10 janvier 2016, un meeting, qui a rassemblé plusieurs milliers de militants, dépassant ainsi toutes les prévisions.
En effet, un très grand nombre de participants ont dû rester en dehors de la salle du Palais des Congrès de Tunis, où on a noté la présence massive des femmes, des jeunes, des représentants des régions et des Tunisiens de l’étranger.
On note, également, la présence de nombreuses personnalités, dont notamment l’homme de télévision Tahar Belhassine, le philosophe et écrivain Youssef Seddik et bien d’autres, aux côtés des dirigeants dissidents de Nidaa Tounes.
Dans le discours prononcé à cette occasion, Mohsen Marzouk, le secrétaire général démissionnaire de Nidaa Tounès, a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre le projet initial de Nidaa Tounes, prônant le respect des principes de la démocratie, des libertés, de la séparation entre la politique et la religion et de la participation de la femme et des jeunes à la gestion des affaires publiques.
Mettant en relief la venue en grand nombre des représentants des régions, M. Marzouk a évoqué l’intérêt majeur accordé aux Tunisiens à l’étranger, venus eux aussi nombreux à ce meeting, marqué, aussi, par la présence de figures syndicalistes emblématiques auxquels il a rendu un hommage particulier.
«Il s’agit d’un projet placé dans la continuité des réformes bourguibiennes, d’où la symbolique de la date du 2 mars, fixée pour annoncer, lors d’un grand congrès électif, la naissance du nouveau parti politique», a annoncé Mohsen Marzouk, qui a réaffirmé son rejet des directions préétablies et des désignations venues d’en haut, qui sont contraires aux principes démocratiques, faisant ainsi allusion au congrès dit consensuel de Nidaa Tounes, qui se tient au même moment à Sousse, et qui va déboucher sur l’annonce d’une direction désignée d’avance, au mépris des règles élémentaires de la démocratie.
Evoquant ce congrès, l’orateur a dit que les deux groupes opposés au sein de Nidaa Tounes se trouvent, désormais, dans des «voies parallèles et ne peuvent se croiser que si l’autre groupe (celui des putschistes conduit par Hafedh Caïd Essebsi, NDLR) accepte la voie démocratique».
«Le nouveau bloc formé se veut le porte-parole du peuple», a encore indiqué Mohsen Marzouk, qui a présenté à l’assistance et au peuple tunisien ses excuses et celles de ses compagnons pour avoir, cru, à un certain moment, à la bonne foi de la direction de Nidaa, au succès de laquelle ils avaient tous contribué aux législatives et à la présidentielle de 2014.
«Maintenant qu’ils mettent la main dans celle de nos adversaires (les islamistes d’Ennahdha, NDLR), nous avons décidé de nous démarquer en reprenant la juste voie pour poursuivre les réformes dont ont besoin le pays et le peuple», a-t-il conclu.
Z. A. (avec N.H.)
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