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14-Janvier: Le général Ammar riposte à la bombe de Me Ben Halima

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L’échange télévisé entre Me Imed Ben Halima et le général Rachid Ammar a pris une tournure psychodramatique.

Cela s’est passé en cette soirée du jeudi 14 janvier 2016, lors de l’émission du « 8ème jour » sur Al-Hiwar Ettounsi, animée par Hamza Balloumi. On attendait des révélations, mais on est resté sur notre faim. Redites et rappels sans intérêt. Mais, le débat fut cependant – artificiellement – explosif.

On commencera par par l’annonce de la publication, vendredi, par un journal, à la fois papier et électronique, de l’enregistrement du général Ammar, à l’époque chef d’état major de l’armée de terre, en train de lire le communiqué n°1 du coup d’Etat qui allait avoir lieu le 14 janvier 2011.

Pour Imed Ben Halima, qui a lancé cette bombe, il ne fait aucun doute: le général Ammar s’apprêtait à prendre le pouvoir dans le pays en remplaçant Ben Ali à la magistrature suprême.

Lui répondant, dans une intervention téléphonique en direct, le général Ammar a nié catégoriquement les faits et mis Me Ben Halima au défi de trouver et de diffuser un tel enregistrement. Parce qu’il n’existe pas.

Mais il n’y avait pas que cela. Imed Ben Halima, qui est le copain du colonel major Sami Sik Salem, à l’époque N°3 de la garde présidentielle (ils sont tous deux de Moknine), a rapporté d’autres faits de la plus haute gravité. En sa qualité d’avocat de Sami Sik Salem, il a indiqué qu’une plainte va être déposée, le 19 de ce même mois, contre Rachid Ammar pour avoir fait arrêter et séquestré son client, 15 jours durant, dans une cellule individuelle et sans vêtements, dans la caserne d’El-Aouina.

Me Ben Halima a, également, parlé d’enregistrements d’échanges téléphoniques qui auraient disparu de la salle d’écoute sise dans un bâtiment en face du Palais présidentiel de Carthage, relevant du ministère de l’Intérieur.

«Or, chose bizarre, ajoute l’avocat, trop sûr de lui, le patron de cette unité d’écoutes, du nom de Chedly Sahli, n’a pas été inquiété outre mesure. Au contraire, ayant comparu devant le Tribunal militaire de Tunis, il a obtenu un non-lieu. Et depuis, il a disparu de la circulation». Pourtant des parties d’enregistrements détenus par les services de ladite salle d’écoute auraient disparu.

A toutes ces accusations, Rachid Ammar a opposé une fin de non recevoir arguant du fait qu’il refuse de répondre à des questions ayant trait à une plainte déposée ou sur le point d’être déposée. «Maintenant la parole est à la justice», s’est-il contenté de dire, après avoir nié formellement les propos de Me Ben Halima, qui évoquait aussi des faits  contenus dans les procès verbaux du Tribunal militaire, notamment la mort de deux personnes à Tataouine et à Msaken par des tirs de l’Armée.

Au final, l’émission de ce soir n’a pas permis de lever le voile sur les points obscurs de ce qui s’est passé durant les journées ayant précédé et suivi la fuite de l’ancien président Ben Ali, le 14 janvier 2011. Elle a ajouté du mystère au mystère, en livrant des bribes d’information décousus et difficile à ordonner dans un récit cohérent. Encore une fois, on a buzzé à bon compte…

Noureddine H.

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