La 1ère ‘‘Matinale de l’Export’’ de l’année 2016 a débattu des opportunités offertes par le marché russe pour les entreprises exportatrices tunisiennes.
Par Wajdi Msaed
Organisée par le Centre de promotion des exportations (Cepex), ce séminaire s’est tenu, le vendredi 15 janvier 2016, sous la présidence de Mohsen Hassen, ministre du Commerce, en présence notamment de Aziza Hatira, Pdg du Cepex, et de son excellence Sergey Nikolaev, ambassadeur de la Russie à Tunis.
Renforcer la présence tunisienne en Russie
«C’est un marché de très grande importance qu’il faut explorer davantage et y renforcer la présence tunisienne eu égard aux multiples opportunités qu’il offre à nos produits», a lancé Mme Hatira, qui a salué les efforts fournis par les hommes d’affaires tunisiens déjà installés en Russie et qui sont venus témoigner de leurs success stories dans ce pays, qui compte 144 millions d’habitants et occupe le 5e rang des pays importateurs de produits agro-alimentaires. «Ces produits constituent les 65% des exportations tunisiennes», a souligné Mme Hatira, ajoutant que 35% des dépenses quotidiennes du citoyen russe sont orientées vers les articles alimentaires.
«L’organisation d’une telle rencontres traduit la volonté de la Tunisie de développer davantage le volume de ses exportations et d’en diversifier les destinations», a déclaré le ministre du Commerce, en rappelant la profondeur des relations d’amitié tuniso-russes, qui remontent à 1956, et en insistant sur la nécessité de dynamiser les échanges bilatéraux.
Tout en faisant par de sa ferme volonté d’œuvrer pour la consolidation des relations tuniso-russes aux niveaux politique et économique, le ministre a ajouté que les échanges bilatéraux ne se sont pas encore hissés au niveau des attentes et des opportunités offertes dans les deux pays. Il a insisté, dans ce contexte, sur la nécessité d’offrir aux exportations tunisiennes les appuis et incitations nécessaires afin de leur garantir la compétitivité requise sur les plans qualité et coût et de permettre aux opérateurs tunisiens d’accéder à de nouveaux marchés dans les quatre coins du monde.
Pour sa part, l’ambassadeur russe a déclaré que le séminaire du Cepex constituait une occasion propice pour donner un nouvel élan aux relations traditionnelles entre les deux pays et accroître le volume des échanges commerciaux.
Soulignant la volonté de son pays d’offrir aux opérateurs tunisiens toutes les facilités nécessaires, le diplomate russe a annoncé que la 6e session de la haute commission tuniso-russe, qui se réunira en mars 2016, permettra d’aplanir les difficultés rencontrés dans ce contexte.
De larges opportunités offertes aux deux pays
Les interventions qui ont meublé cette rencontre ont permis de faire connaître le marché russe et les opportunités qu’il offre aux produits tunisiens, notamment après les sanctions économiques imposées à la Russie, depuis le 7 août 2014, et qui concernent l’importation d’une large panoplie de produits en provenance de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada et de la Norvège. L’embargo sur les produits turcs s’est ajouté à ces sanctions à partir du 1er janvier 2016. Ce qui ouvre des perspectives intéressantes pour les produits tunisiens sur le marché russe.
La présidente du conseil d’affaires tuniso-russe Tatiana Sadofieva a déclaré que l’objectif de son institution, créée depuis 10 ans, consiste à donner assistance et conseil aux opérateurs tunisiens et russes pour dynamiser les échanges commerciaux entre les deux pays dans un climat devenu très propice.
Toutefois, la responsable russe n’a pas manqué de soulever les difficultés rencontrées ayant trait notamment à l’absence des listes des prix de la part des sociétés tunisiennes qui demandent de l’aide dans la distribution de leurs produits. «Ceux-ci ne peuvent être concurrentiels et compétitifs de par leurs seuls prix et bonne qualité», a-t-elle ajouté
Le débat sur les procédures douanières a révélé un manque d’information sur le régime préférentiel russe sur les produits tunisiens (notamment une réduction de l’ordre de 25 à 30% sur les taxes douanières), sachant que les réunions entre les deux corps douaniers ont permis d’instituer un «couloir vert» pour faciliter les procédures d’exportation.
C’est le relationnel qui prime
Sophie Lanfranchi, spécialiste française du marché russe depuis plus de 20 ans, a exhorté les intéressés à créer des groupes de travail rassemblant des représentants des entreprises, des institutions gouvernementales et des corporations professionnelles en vue d’établir un plan de travail pour renforcer la présence des produits tunisiens sur le marché russe. Elle les appelés, également, à établir des relations continues avec des partenaires russes, à élargir leur champ d’action et à ne pas se contenter du marché moscovite. «Il faut organiser des missions d’affaires dans les autres régions de la Russie, qui disposent de potentiels tout aussi important», a-t-elle conclu
Constatant la présence de représentants de compagnies de transport aérien (Air France) et maritime (Gefco), les participants ont soulevé les problèmes liés à la logistique, à la langue et au transport, qui coûtent encore cher. Ils ont évoqué aussi les tarifs douaniers relativement élevés et les problèmes liés au transfert d’argent et à la certification des produits. Beaucoup de demandes à ces sujets sont restées sans réponse, ont-ils précisé.
Déplorant l’absence de la compagnie nationale Tunisair à cette rencontre, l’assistance a proposé l’organisation de visites sur le terrain pour les opérateurs russes afin qu’ils prennent connaissance de la diversité et de la qualité de l’offre tunisienne.
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