Affecté par les grèves à répétition, le textile et habillement, 1er secteur employeur en Tunisie dresse un bilan pessimiste.
Ce secteur, longtemps considéré comme le fleuron de l’industrie tunisienne, qui comptait autrefois 1.822 sociétés et employait près de 200.000 personnes, ne tire plus profit de sa relative compétitivité, en termes de rapidité de l’exécution des commandes de proximité géographique du marché européen.
«Depuis 2011, année de la révolution, 300 usines dont plusieurs à capitaux étrangers, ont fermé. Les recettes d’exportation du secteur ont baissé de 12% en 2014 et de 7% en 2015. Les sociétés ont perdu plus de 30% de leurs chiffres d’affaires et ont été contraintes de supprimer 40.000 postes de travail», a annoncé aujourd’hui, Belhassen Ghrab, président de la Fédération nationale de textile (Fenatex, Utica), lors d’une rencontre avec les médias.
Selon M. Ghrab, outre les grèves à répétition et les revendications sociales qui n’en finissent pas, la situation générale dans le pays n’encourage plus les opérateurs étrangers à venir en Tunisie où, il n’y a pas longtemps, il faisait bon vivre.
«Nous essayons de les convaincre; nous allons vers eux pour arracher des commandes, et s’ils viennent chez nous, c’est pour seulement quelques heures. Ils débarquent le matin et prennent le vol pour rentrer l’après-midi. Alors que les opportunités d’affaires au Maroc et en Turquie, principaux concurrents de la Tunisie, semblent meilleures et plus intéressantes, la situation en Tunisie s’est beaucoup détériorée ces dernières années, notamment les services administratifs et logistiques, qui causent des retards des livraisons», a encore regretté Belhassen Ghrab.
Z. A.
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