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Attaque de Ben Guerdane: Un député d’Ennahdha arrêté puis relâché

Ahmed-Laamari

La libération du député d’Ennahdha Ahmed Laamari, peu après son arrestation, le 7 mars 2016, lors de l’attaque terroriste de Ben Guerdane, crée des remous.

Selon des sources sécuritaires, Ahmed Laamari était, à l’aube du 7 mars 2016, au moment de l’attaque terroriste de Ben Guerdane, à bord d’une voiture, juste en face de la caserne militaire et du district de la police et de la garde nationale, au quartier Jallel, qui était la principale cible de cette attaque.

Pis encore : le député, réputé pour ses positions extrémistes, avait sur lui un téléphone satellitaire Thuraya, un appareil dont la possession est interdite par la loi en Tunisie.

Avec qui le député était-il en contact à ce moment-là et dans ce lieu précis ? Qui lui a remis l’appareil et pour quel usage? Pourquoi utilise-t-il cet appareil sinon pour pouvoir communiquer en plein désert, là où n’existent pas des réseaux de télécommunications, où pour éviter de laisser des traces de ses communications? Dans les deux cas, le comportement de Ahmed Laamari a de quoi susciter les suspicions, surtout dans cette région infestée de terroristes et de trafiquants.

On comprend dès lors que le procureur général, dès qu’il a été informé de ces faits, a donné le feu vert aux forces de sécurité pour l’arrestation du député en prenant soin de préciser que nul n’est au-dessus de la loi.

Le jour-même, un communiqué commun a été publié par les ministères de l’Intérieur et de la Défense confirmait l’arrestation de 8 individus impliqués dans l’attaque terroriste, en comptant Ahmed Laamari. Peu de temps après, ce chiffre a été réduit à… 7.

Lors de son audition, le député a plaidé non coupable et précisé qu’il était sur les lieux comme tous les citoyens sortis s’enquérir de ce qui se passait dans la ville.

Selon ‘‘Akherkhabaronline’’, le membre du conseil de la choura du parti islamiste Ennahdha a quitté la caserne de Jallel libre, 5 heures après son arrestation.

Que s’est-il passé entretemps ? Qui est intervenu en sa faveur ? L’affaire a-t-elle été classée sans suite? Y a-t-il des hommes politiques en Tunisie qui peuvent se considérer au-dessus de la loi? Pourquoi ni Ennahdha ni le député Laamari n’ont cru devoir s’expliquer sur cette affaire pour le moins louche?

Quand on connait les relations assidues entre les dirigeants d’Ennahdha et ceux des milices islamistes de Fajr Libya, en Libye, et leur chef Abdehakim Belhaj, dont la complicité dans l’attaque de Ben Guerdane ne demande qu’à être confirmée, on est en droit de se poser des questions sur la duplicité du chef du gouvernement Habib Essid et du président de la république Béji Caïd Essebsi, devenus, à l’insu de leur propre gré, des complices du terrorisme…

Il est à rappeler, à cet égard, que le député d’Ennahdha Ahmed Laamari a souvent semé des troubles à Ben Guerdane.

Le dimanche 19 juillet dernier, il a, avec Imed Daïmi, alors secrétaire général du Congrès pour la république (CpR), tenu un meeting dans cette ville pour dénoncer la construction de la barrière de sécurité le long de la frontière tuniso-libyenne.

Le lendemain, des habitants – dont plusieurs contrebandiers – ont coupé la route reliant Ben Guerdane à Ras Jedir, en y déversant des quantités de sel. En réaction, le gouvernement a prévenu que des extrémistes pourraient profiter de l’instabilité dans la région, qui a duré plusieurs jours, pour s’infiltrer dans le pays.

La suite on la connait…

Z. A.

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