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Homophobie : Que l’État répare sa faute à l’égard des jeunes innocents !

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Les six jeunes condamnés pour homosexualité à Kairouan ont vu leur vie brisée par une justice inique et une société peu indulgente à l’égard de ses enfants.    

Par Farhat Othman

Il est avéré que nombre des terroristes de Daech sont des jeunes perdus, désocialisés et déshumanisés par des lois qui les empêchent de vivre en paix, aimer et s’amuser. Tels ces textes honteux toujours en vigueur qui détruisent la vie de nos jeunes pour un malheureux joint de cannabis, un verre d’alcool de trop ou une relation sexuelle non autorisée.

Ainsi, nos lois scélérates datant de la colonisation et de la dictature, toujours en vigueur bien qu’abolies par la Constitution, autorisent aujourd’hui l’État à commettre un délit, en violant la vie privée des gens ou bien pis en violant leur intégrité physique, pour avoir un délit puni par une loi injuste, comme celle en matière d’homophobie.

La justice moyen-âgeuse de Kairouan

L’illustration la plus tragique nous a été donnée par le procès inique devant le tribunal de première instance de Kairouan, qui a démoli la vie de six jeunes innocents qu’on était venu chercher chez eux, alors qu’ils dînaient paisiblement pour une descente en enfer digne des moeurs les plus barbares.

On leur a fait subir le moyenâgeux test anal de la honte et on les a punis au maximum de la peine prévue par un article colonial, qui viole et la Constitution et la religion, en plus d’un farfelu bannissement de la ville où ils poursuivaient leurs études, une décision illégale, n’étant pas prévue par le texte qui est déjà scélérat.

En appel, après un mois de détention imméritée qui les a stigmatisés à vie, les jeunes ont été mis en liberté sous caution et puis finalement condamnés juste pour la durée du mois qu’ils avaient passé en détention préventive.

Ainsi, si la Cour d’appel de Sousse a condamné les jeunes, elle n’a pas moins désavoué les juges de fond.

Toutefois, les juges de Sousse n’ont pas osé réhabiliter les jeunes par leur jugement mi-figue mi-raisin. Aussi, libérés, ils se sont retrouvés pour la plupart perdus, certains étant dans la rue, rejetés par leurs familles qui craignent le scandale ou cèdent aux pressions de certains milieux intégristes voulant punir les jeunes à leur manière.

Certains de ces jeunes ont même subi des sévices de la part de leurs familles, et les six ont aujourd’hui les pires difficultés à reprendre une vie normale, ayant été traumatisés. Est-ce ainsi qu’on rend justice en ce pays? Est-ce ainsi que l’on réinsère les jeunes, innocents qui plus est? Est-ce ainsi que l’État et la société s’occupent de leurs enfants les plus fragiles, pouvant glisser à force d’injustice vers les chemins de traverse?

Des jeunes brisés à vie

Aujourd’hui, les jeunes de Kairouan, de très jeunes hommes, ne survivent que grâce à la charité de militants bénévoles qui arrivent difficilement à leur permettre de trouver à manger et un endroit où passer la nuit. Comment donc ne pas les voir se révolter contre la société et céder aux sirènes des fauteurs en eau trouble, cherchant à exploiter la désespérance des paumés?

Comment ne pas tout faire pour le permettre de retrouver une vie normale, celle qu’ils avaient avant que les autorités ne la transforment en enfer? N’oublions pas que ces jeunes sont pratiquement des enfants encore, ayant juste 19-20 ans; comment ne pas aider des êtres aussi fragiles? Veut-on les voir happés par la délinquance ou les terroristes aux aguets qui détruisent notre pays?

Il est urgent et impératif que les services de l’État prennent au plus vite en charge de telles victimes de ses lois injustes et illégales en leur assurant à ses frais gite et couvert et en veillant à ce qu’ils reprennent dans les meilleures conditions leurs formations, une vie normale! C’est une question de dignité pour un État dont la législation scélérate a indignement saccagé des vies innocentes! L’État doit réparer sa faute à l’égard de ces innocentes victimes!

Que monsieur le chef du gouvernement donne donc instruction à ses ministres concernés de venir en aide à ces jeunes; c’est ainsi aussi qu’on lutte contre le terrorisme qui se sustente du désespoir des plus démunis!

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