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L’économie numérique en Tunisie : Les promesses et les freins

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La Tunisie a les moyens de devenir une référence numérique internationale et d’élever les TIC au rang de levier de développement socio-économique.

Par Wajdi Msaed

Le ministre des Technologies des communications et de l’Economie numérique a été, jeudi 24 mars courant, l’invité de la Chambre de commerce tuniso-américaine (AmCham) pour animer le déjeuner-débat autour des «nouvelles perspectives de développement des TIC en Tunisie», en présence notamment de Moncef Barouni, ex-président et fondateur de la chambre, et

Leila Fourati, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).

S’adressant aux hommes d’affaires et experts du secteur, Khaled Babbou, président de l’AmCham, a fait part d’une série d’initiatives qui seront entreprises par la chambre et qui réuniront les principaux secteurs économiques. La première est prévue pour septembre prochain, à San Francisco, suite à l’intérêt suscité par la visite du ministre Noomane Fehri aux Etats-Unis, en février dernier

Rattraper le retard

«Si nous ne travaillons pas beaucoup et vite, d’ici l’an 2020, il serait trop tard pour combler l’écart entre la Tunisie et le monde développé», a estimé le ministre, en rappelant la stratégie « Tunisie Numérique 2020″, adoptée par son département. Cette stratégie, qui vise à investir davantage dans l’économie de la connaissance, repose essentiellement sur 4 volets: la mise en place d’une infrastructure numérique adéquate permettant la connectivité à haut débit entre foyers, entreprises et services publics, le développement du numérique commercial (e-commere), la numérisation des départements gouvernementaux (e-government)… «Ces trois premiers vecteurs sont capables de générer 50.000 emplois», a tenu à souligner M. Fehri, avant de citer la 4e composante reposant sur le projet Smart Tunisia qui peut, à lui seul, générer autant de postes d’emplois. «Ce projet fort prometteur mérite d’être entouré de toute la sollicitude garantissant sa pérennité», a-t-il insisté.

L’objectif principal est de placer la Tunisie en tant que «référence numérique internationale» tout en considérant le secteur des TIC comme un véritable levier de développement socio-économique.

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Moncef Barouni, Noomane Fehri et Khaled Babbou.

Bilan mitigé

Faisant le bilan de l’année 2015, le ministre a mis en exergue, pour chacun des axes indiqués, aussi bien les acquis réalisés que les difficultés rencontrées et les perspectives, notant que pour le programme relatif à l’école digitale et à l’e-éducation, il y a lieu de rendre hommage à la collaboration établie entre son département et celui de l’Education nationale.

Concernant les échecs essuyés, le ministre a déploré le ralentissement du processus de réforme de l’administration tunisienne, le projet d’E-Gov qui s’est heurtée au scepticisme et à la résistance de certaines parties prenantes et le projet «Smart Tunisia», mis en place pour faire appel aux sociétés américaines, et qui, pour réaliser ses objectifs, a besoin d’une plus forte implication des différents acteurs.

Dans ce contexte, le ministre des Technologies des communications et de l’Economie numérique a exprimé sa satisfaction quant au potentiel d’innovation dont a fait preuve la jeunesse tunisienne dans la réussite de ce projet, citant un groupe qu’il a rencontré récemment et qui brille par ses potentialités en matière de développement d’applications Android.

La culture du numérique

Répondant aux questions de l’assistance, M. Fehri a insisté sur l’intérêt d’une stratégie participative engageant davantage la société civile et le secteur privé, dont le rôle demeure prépondérant. «La société numérique, a-t-il renchéri, n’est pas uniquement une affaire de connexion, c’est toute une culture à développer» et un éco-système à mettre en place.

Evoquant le volet de la coopération avec l’étranger, il a adressé un message aux investisseurs étrangers pour les inviter d’exploiter les énormes opportunités qu’offre notre pays dans ce domaine et mis en relief les perspectives prometteuses qui s’ouvrent à eux sur le marché de l’Afrique sub-saharienne, et notammment la Côte d’Ivoire, qui accueillera, vers la mi-mai prochain, une délégation composée de 40 opérateurs tunisiens du secteur, aux côtés d’une centaine de participants au forum Consult Afric.

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