Le président de l’UPL Slim Riahi avait du mal, hier, à accepter le départ des députés de son parti, qui a perdu, au cours des derniers mois, le peu de crédibilité qu’il avait.
La fermeture de plusieurs bureaux régionaux et locaux de l’Union patriotique libre (UPL) n’a guère arrangé les choses. Aussi son président était-il ému jusqu’aux larmes, vendredi, lors des travaux du conseil national du parti, qui se tient à Hammamet du 8 au 10 avril 2016. Il s’est cependant contenté de regretter cette situation. Pas d’autocritique donc, comme on était en droit de s’y attendre, ni de remise en question de certaines de ses pratiques autoritaires et de la manière qu’il a de considérer le parti comme une entreprise privée et ses dirigeants comme des employés salariés qui lui doivent une obéissance aveugle.
Commentant la démission de plusieurs députés élus sur des listes UPL lors des dernières législatives, M. Riahi a cru pouvoir les qualifier de «mercenaires» qui privilégient leurs intérêts personnels à ceux du parti et du pays.
Voilà qui nous édifie encore davantage sur l’identité de son parti, dont la genèse tient davantage du montage d’une affaire que du rassemblement autour d’un projet politique.
Slim Riahi entouré de «ses» ministres, de gauche à droite: Nejib Derouiche, Hatem El Euchi et Mohsen Hassen.
M. Riahi, qui est passé maître dans l’art de faire et de défaire des équipes – il a démontré ce dont il est capable dans ce domaine à la tête du Club africain, un club qui se morfond lui aussi dans la crise –, a donc trouvé la solution miracle : la restructuration du bureau exécutif et des bureaux régionaux et, probablement aussi, l’alliance avec d’autres partis. D’ailleurs, a-t-il expliqué, il est en train de négocier avec certains partis en vue de former un front commun et aller ensemble aux élections municipales, prévues pour le 12 mars 2017. Ces questions seront tranchées lors du congrès électoral de l’UPL – ou de ce qui en reste – fin mai prochain.
Traduire : on va prendre d’autres «mercenaires» pour former une nouvelle équipe, car on voit mal d’autres partis sérieux s’allier avec une formation déjà en charpie.
Z. A.
Donnez votre avis