Une femme membre d’Amnesty International accuse un avocat tunisien, président d’une association de défense des droits de l’homme d’avoir abusé de sa confiance.
Dans une lettre ouverte adressée à Me H. K. et diffusée à travers les réseaux sociaux, Ruth Sieglinde Jara Kittel, professeure, diplômée en criminologie, spécialiste en droits des femmes et recherche féministe, accuse cet avocat d’avoir abusé de sa confiance et de l’avoir escroquée. Elle dit assumer ses propos, insiste sur l’authenticité des faits qu’elle évoque et demande à l’Etat tunisien d’ouvrir une enquête sur Me H. K., d’examiner sa situation fiscale et de demander à Western Union une liste de toutes les sommes qui ont été envoyées de l’étranger à son nom de 2011 à ce jour. Elle demande aussi que soit ouverte une enquête sur l’association qu’il dirige, une Ong de défense des droits humains dirigée par Me H. K.: quels sont ses revenus, son capital initial, ses membres actifs, l’origine de ses financements, l’identité de ses donateurs….
Selon Mme Sieglinde Jara Kittel, elle ne serait pas la seule victime et les autres ne tarderont pas, elles aussi, à dénoncer l’avocat.
Contacté par Kapitalis, Me H. K. a démenti catégoriquement les faits. «Ces accusations sont diffamatoires. Quand on a un problème avec quelqu’un, on le poursuit en justice, mais on n’en parle par aux médias. C’est du n’importe quoi», nous a-t-il répondu, en ajoutant: «On n’écrit pas sur ces choses-là.»
Y. N.
Actualisation (vendredi 29 avril 2016, à 13h40):
L’avocat concerné par cet article – et dont seules les initiales du nom ont été signalées – nous a fait parvenir, aujourd’hui, au siège du journal, par huissier notaire, un avertissement nous ordonnant de retirer l’article, dans un délai de 24 heures, sous peine de poursuites judiciaires pour diffamation.
Le directeur du journal a accusé réception de l’avertissement, tout en rejetant l’accusation de diffamation, car l’article n’accuse personne, mais rapporte des faits, et notre journaliste a pris soin de contacter l’avocat (par téléphone) et de recueillir sa réponse aux accusations portées contre lui.
Par ailleurs, l’intéressé peut faire valoir son droit de réponse, comme le stipule le décret-loi n°115 de novembre 2011. Son texte sera publiée dès réception.
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