Le député Mehdi Ben Gharbia a donné une conférence de presse, lundi, pour expliquer son initiative législative visant à instaurer l’égalité homme-femme dans l’héritage.
L’initiative, rappelons-le, a suscité une vive polémique, notamment dans les cercles conservateurs et notamment parmi les théologiens et au sein des groupes islamistes, qui considèrent cette question définitivement tranchée par le Coran, qui accorde clairement à la femme la moitié de qu’hérite l’homme.
Mehdi Ben Gharbia a indiqué que 27 députés de divers groupes parlementaires soutiennent sa proposition de projet de loi constitutionnelle déterminant les parts de la femme et de l’homme dans l’héritage, considérant que ce texte n’est pas en contradiction avec le texte et l’esprit la charia islamique.
La proposition de loi comprend 3 articles stipulant qu’en cas d’absence d’un accord préalablement écrit entre les héritiers qui s’y opposerait, l’héritage serait réparti sur la base de l’égalité entre la femme et l’homme.
Selon un sondage réalisé sur le sujet, et qui a interrogé un échantillon représentatif de 1227 Tunisiens âgés de 18 ans et plus, 58% ont estimé que l’inégalité entre l’homme et la femme en matière d’héritage est une injustice infligée à la femme, alors que 47% d’entre eux ont soutenu la nécessité de promulguer une loi imposant l’égalité dans l’héritage en toute situation.
Le sondage montre, par ailleurs, que 84% des Tunisien(ne)s sont favorable à une loi qui laisse les personnes concernées choisir elles-mêmes le mode d’héritage qu’ils souhaiteraient voir appliqué.
Si près la moitié des Tunisien(ne)s se disent favorables à l’égalité homme-femme en matière d’héritage c’est parce qu’ils considèrent que les dépenses du foyer sont équitablement partagées entre les deux piliers du couple, souligne encore le sondage cité par M. Ben Gharbia.
I. B.
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