La direction de la Conect attire l’attention sur la grave détérioration de la situation économique en Tunisie et appelle à la mise en route des réformes urgentes.
Après examen de la situation générale dans le pays et notamment sur le plan économique, le conseil administratif de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), réuni samedi 14 mai à Douz, gouvernorat de Kebili, sous la présidence de Tarak Cherif, président de l’organisation, attire l’attention du gouvernement, des partis politiques, des organisations professionnelles et de l’ensemble des composantes de la société civile sur la gravité de la situation économique du pays, les difficultés que traversent de nombreux secteurs et le nombre de plus en plus important d’entreprises menacées de fermeture.
Tout en déplorant l’attentisme des pouvoirs publics, la Conect exige, dans un communiqué, «l’introduction immédiate des réformes profondes et audacieuses nécessaires se rapportant notamment à l’administration par la simplification et l’accélération réelles des procédures, la consécration effective de la décentralisation, la mise en œuvre de l’administration électronique (e-gov), la promulgation du nouveau code des investissements, en veillant à son adaptation aux exigences réelles de la situation dans le pays, dont notamment les besoins en investissements et en création d’emplois des régions de l’intérieur et la concurrence internationale en matière d’attraction des investissements.»
La Conect estime également que les mesures urgentes doivent concerner aussi «la contrebande, le commerce parallèle, l’évasion fiscale» et appelle à «l’assainissement du climat social en évitant les grèves et les revendications exagérées et en mettant fin à l’hémorragie des fermetures d’entreprises et de départs des IDE vers d’autres pays et des sites concurrents.»
L’organisation patronale insiste, par ailleurs, sur «l’urgence de la mise en œuvre de mesures adaptées et audacieuses pour débloquer la situation des nombreux projets en état d’arrêt et de la facilitation de l’accès au financement pour les PME et la relance des investissements surtout dans les régions de l’intérieur du pays.»
La Conect lance un appel urgent au gouvernement pour «la prise des dispositions adéquates en vue de sauver plusieurs secteurs clés de l’économie tunisienne qui sont sérieusement menacés aujourd’hui, à l’instar du tourisme, du textile, des industries exportatrices, du transport, des industries agroalimentaires et de l’artisanat.»
Le gouvernement doit aussi «adopter des stratégies mieux appropriées et plus audacieuses au niveau de l’appui et de l’accompagnement des entreprises tunisiennes dans leurs efforts d’internationalisation et de positionnement sur les marchés extérieurs prometteurs», estime encore la Conect, qui insiste, dans ce contexte, sur «la nécessité de situer le dialogue et la concertation à un niveau cohérent avec les exigences de la situation et les choix consacrés par la nouvelle constitution du pays, en associant de manière effective toutes les parties concernées et l’ensemble des organisations syndicales et patronales aux niveaux national et régional, concernant tous les sujets, les programmes et les mesures à caractère économique et social, et ce dans le cadre du respect du pluralisme et du droit de toutes les parties et de l’ensemble des Tunisiens sans exception aucune à la participation à la fixation des choix, à la construction et au développement de leur pays.»
Tout en enregistrant avec satisfaction l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays et les efforts déployés par l’armée nationale et les forces de l’ordre dans la lutte contre le terrorisme, le conseil administratif de la Conect appelle persévérer et à redoubler de vigilance, tout en insistant sur «la responsabilité de toutes les parties dans la consolidation de l’effort national dans ce domaine surtout que la sécurité et la lutte contre le terrorisme constituent la priorité absolue du pays et de l’ensemble des tunisiens.»
I. B.
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