Ben Jaâfar (ici avec Rached Ghannouchi et Sahbi Atig) a oublié qui l’a fait «roi».
Le secrétaire général d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaâfar, se pose des questions sur les sources de financement d’Ennahdha et tire la sonnette d’alarme.
L’ancien président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et secrétaire général d’Ettakatol, membre de la Troïka, la coalition ayant gouverné le pays entre janvier 2012 et janvier 2014, aux côtés d’Ennahdha et du Congrès pour la république (CpR), est sorti de sa réserve en posant le problème du financement des partis.
Dans une déclaration au quotidien ‘‘Assabah’’ d’aujourd’hui, M. Ben Jaâfar a estimé que les moyens humains, logistiques et financiers mis par Ennahdha pour réussir son 10e congrès, tenu le weekend dernier, à Radès et Hammamet, sont hors normes, soulignant la nécessité d’ouvrir le dossier du financement des partis et de mettre en œuvre des lois pour contrôler de près ce financement, d’autant que l’argent a beaucoup aidé certains partis à prendre le pouvoir lors des dernières élections. Et c’est là, selon lui, «une véritable menace pour la démocratie».
Les énormes dépenses d’Ennahdha pour l’organisation de son dernier congrès ont choqué beaucoup d’observateurs, dans un pays où plus du quart de la population vit au-dessous du seuil de la pauvreté et.
Reste que la remarque de M. Ben Jaâfar, si elle est juste et justifiée, est venue un peu tardivement, car, du temps où ils étaient ses alliés, les Nahdhaouis étaient tout aussi scandaleusement riches, mais cela, à l’époque, ne l’avait pas beaucoup choqué.
Il faut dire que le parti islamiste, qui a changé entre-temps d’alliés, a changé aussi d’ennemis. Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki, qui lui doivent leur accession à l’ANC et à la présidence de la république, se sont retournés, aujourd’hui, contre lui. Ce qui n’honore ni les uns ni les autres, mais prouve l’hypocrisie des acteurs politiques.
Z. A.
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