Salma Elloumi-Rekik à la synagogue de la Ghriba, à Djerba.
La ministre du Tourisme et de l’Artisanat Salma Elloumi Rekik estime qu’il y a lieu de positiver puisqu’une «légère reprise» de l’activité touristique se dessine.
Dans une déclaration à l’Agence France-Presse, en marge du pèlerinage de la Ghriba à Djerba (26-27 mai), la ministre du Tourisme a indiqué que plus de 12.000 touristes ont rendu visite à l’île, ajoutant que «dans tous les sites touristiques à travers le pays, il y a une légère reprise», sans apporter de précisions chiffrées sur cette amélioration.
A la veille de la révolution, la Tunisie pouvait compter sur une moyenne annuelle de 7 millions de visiteurs étrangers et l’industrie touristique représentait 7% du PIB du pays. La baisse du nombre de touristes, enregistrée durant les quatre premières années qui ont suivi la fin de la dictature, s’est aggravée encore plus l’année dernière, notamment en raison des deux attaques terroristes, au musée du Bardo (le 18 mars 2015) et contre l’hôtel Imperial Marhaba (le 26 juin 2015, à Sousse), qui ont coûté la vie à une soixantaine de touristes étrangers et réduit de moitié le flux touristique vers la destination Tunisie.
Du fait de ce net recul, plusieurs dizaines d’établissements hôteliers ont remercié leurs employés et mis la clé sous la porte, dès le début de la saison hivernale qui a suivi les attentats. Et la spirale de ces pertes et dégâts n’a pas fini de dérouler ses conséquences malheureuses pour l’industrie du tourisme et l’économie tunisiennes…
Selon la Banque centrale de Tunisie (BCT), pour le premier trimestre 2016, les revenus du tourisme ont accusé une baisse de 52% par rapport à la même période de l’année 2015, c’est-à-dire environ 280 millions de dinars tunisiens (MDT).
«Face à la décision des pays qui imposent encore à leurs ressortissants des interdictions de voyage en Tunisie, nous avons opté de ne plus traiter uniquement avec les tour-opérateurs. Désormais, nous oeuvrons également avec les médias et les faiseurs d’opinion que nous invitons à venir en Tunisie pour qu’ils puissent constater, par eux-mêmes et en toute transparence, les progrès que notre pays a accomplis en matière de sécurité», répond Mme Elloumi-Rekik, ajoutant que «la sécurité reste notre priorité… car nous sommes conscients du fait que sans la sécurité aucune reprise n’est possible.»
La ministre du Tourisme a aussi indiqué que la Tunisie a entrepris de diversifier ses marchés, d’encourager les visiteurs d’Europe centrale et d’attirer plus de touristes nationaux et régionaux.
«Le message que adressons au monde entier est que la Tunisie est un pays sûr», a insisté Mme Elloumi-Rekik, en déplacement sur l’île de Djerba qui, ces derniers jours, a été tenue sous une très haute surveillance.
Marwan Chahla
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