Les déclarations faites vendredi aux médias par la veuve du colonel major Dr Fathi Bayoudh ont suscité une grande colère dans les réseaux sociaux.
Autant la douleur des Tunisiens était profonde en apprenant le triste destin du père, tué mardi dans l’attentat de l’aéroport d’Istanbul, après avoir mené un long combat pour arracher son fils Anouar (26 ans) à l’influence du groupe terroriste de l’Etat islamique (Daech) et fait toutes les démarches pour essayer de le rapatrier de la Turquie où il était incarcéré, autant ces mêmes Tunisiens ont été choqués par l’indulgence que la veuve du Dr Bayoudh a montrée envers son fils, source du drame familial.
Dans ses premières déclarations aux médias, la veuve (dont l’époux est dans la tombe et le fils unique en prison pour terrorisme) a cherché des circonstances atténuantes à son fils et cela n’a pas été du goût de beaucoup de Tunisiens, qui se sont déchaînés contre elle sur les réseaux sociaux, en lui rappelant que son fils n’avait pas rejoint l’Irak et la Syrie pour passer des vacances dans un club Med, mais pour prêter ses services à un groupe terroriste. «Il savait à l’avance que ce groupe égorge, incendie, tue et viole», a écrit un internaute.
«Mon fils a quitté Daech et voulu échapper à ce groupe et revenir en Tunisie après avoir découvert des monstres», a déclaré Mme Bayoudh à l’agence AFP, en ajoutant qu’Anouar est un bon garçon qui a subi un lavage de cerveau dans la mosquée de la Cité Ennasr, à Tunis.
«Il était respectueux et se faisait respecter. D’ailleurs, il ne faisait pas régulièrement la prière. En fait, il n’était pas très religieux», a-t-elle précisé, ajoutant que son fils lui disait qu’il s’occupait seulement des blessés et qu’il était parti en mission humanitaire, avant d’appeler ses parents et de leur demander de l’aider à sortir du piège où il s’était trouvé.
«Son père, en congé sans solde de 2 mois, est parti en Turquie pour tenter de le rapatrier et, la veille de l’attentat, il était fou de joie, car Anouar se trouvait sur le sol turc et m’a demandé de le rejoindre mardi dernier et, au moment où il m’attendait à l’aéroport, il y a eu l’attentat», a raconté la veuve du Dr Bayoudh à l’AFP.
Cette douleur d’une épouse endeuillée et d’une mère accablée par le destin ne semble pas avoir suscité beaucoup d’émotion parmi la plupart des internautes qui ont tous exigé qu’Anouar Bayoudh soit arrêté à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, écroué et jugé pour appartenance à une organisation terroriste. Le jeune homme doit livrer les noms de ceux qui l’ont recruté et lui ont facilité le voyage en Suisse puis en Irak, en lui procurant, à lui et à son amie de 18 ans, visa et argent, insistaient-ils.
C’est ce qui, d’ailleurs, a été fait, puisque les deux apprentis terroristes ont été arrêtés, vendredi soir, à leur arrivée à Tunis, et aussitôt déférés devant les enquêteurs de la brigade antiterroriste.
Z. A.
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