L’imam Hidouri sur le chantier de son projet à Sidi Bouzid (Ph. ANSAmed).
Nasser Hidouri, imam de San Marcellino, sud de l’Italie, est revenu à Sidi Bouzid avec «une initiative concrète» pour construire l’avenir avec les jeunes de la région.
Nasser Hidouri, imam de San Marcellino, petite commune de 13.000 habitants de la province de Caserte, dans le sud de l’Italie, connu pour son travail de promotion du dialogue inter-religieux, souhaite donner aussi la preuve que l’islam est une religion de paix.
Depuis un an, Hidouri s’est attelé à cette tâche à Sidi Bouzid, «une de ces régions de Tunisie les plus problématiques», selon les termes de l’agence de presse italienne ANSAmed qui rappelle que c’est dans cette ville que le Printemps arabe a commencé, en décembre 2010, le jour où Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu…
L’imam Hidouri a acheté un lopin de terre à Sidi Bouzid pour construire des logements et offrir aux jeunes de la région, dont la plupart rêvent toujours de traverser clandestinement la Méditerranée pour rejoindre la petite île italienne de Lampedusa, la chance de bénéficier «de perspectives concrètes sérieuses, chez eux», en Tunisie.
L’imam de San Marcellino a confié à ANSAmed que son initiative a été soutenue par l’ensemble de la population du village.
«A présent, nous envisageons de créer une exploitation agricole, de nous spécialiser dans la culture de petits pois, étant donné que la terre y est excellente pour ce type de produit, et nous nous affairons à trouver des clients en Italie pour écouler notre production», raconte-t-il.
Cette démarche vise à engager les jeunes Tunisiens, qui participent à son initiative, à être, selon lui, «plus en contact avec le reste du monde, notamment avec l’Italie qui représente un tremplin dans l’établissement de relations d’amitié et de coopération avec le reste de l’Europe.»
Nasser Hidouri avoue que, pour que son initiative réussisse, il a besoin de l’aide de Dieu «pour qu’Il s’adresse à nos frères chrétiens, musulmans, juifs, laïcs et agnostiques, qu’Il les convainque à nous prêter main forte, à être solidaires avec nous, qu’ils nous fassent de la publicité et qu’ils contribuent financièrement à notre projet.»
Marwan Chahla
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