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TV Tunisienne: Le Qatar est-il devenu une ligne rouge ?

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Cherchez un Qatari dans la sélection du Qatar de handball?

Pour avoir parlé de la composition (inter)nationale de l’équipe du Qatar de handball, la journaliste Lamia Dhaouadi a été suspendue de son travail à la TV tunisienne.

Les collègues de la journaliste ne comprennent pas encore les raisons qui ont poussé le Pdg par intérim de l’Etablissement de la Télévision tunisienne (ETT) à convoquer la journaliste Lamia Dhaouadi et à prendre à son encontre une décision aussi grave. Ils appellent à la mobilisation contre cette décision injuste et qui vise à museler les journalistes. Car, un commentaire sur la composition de la sélection qatarie, qui ne compte que 2 natifs de l’émirat pétrolier du Golfe, les seuls capables de chanter l’hymne national du pays, fait partie du travail d’un journaliste et ne saurait être assimilé à une faute professionnelle méritant une sanction, qui plus est prise de manière unilatérale, sans passer par un conseil de discipline ou donner à la journaliste la possibilité de se défendre.

Au regard des journalistes, cet épisode apporte la preuve, s’il en est encore besoin, que le limogeage de l’ex-Pdg Mustapha Beltaif,  qui s’est montré trop soucieux de l’indépendance éditoriale des journalistes, et la nomination de l’actuel Pdg par intérim répondent à motivations politiques et à une volonté d’imposer un contrôle direct du gouvernement sur les médias publics.

«Nous ne sommes pas Al-Jazira. Nous ne sommes pas au pays de Moza du Qatar. Ici, c’est la Tunisie, avec ses hommes et ses femmes libres. Que les politiques nous laissent tranquilles et nous foutent la paix pour que l’o puisse accomplir notre tâche de manière indépendante et avec le respect de l’éthique du métier. On en a marre, enfin», disent les journalistes de la Télévision nationale, qui laissent libre cours à leur colère sur les réseaux sociaux, tout en appelant leur Syndicat national des journalistes (SNJT) et la Haute autorité indépendante de la communication audio-visuelle (Haica) à réagir et à prendre position dans cette affaire.

Les spectateurs ont déjà constaté que, depuis la nomination, en novembre dernier, du Pdg par intérim, la ligne éditoriale de la Télévision nationale a changé et le Journal télévisé est devenu un support de propagande pro-gouvernemental. Comme au bon vieux temps de Zine El-Abidine Ben Ali et de Abdelwahab Abdallah.

C’est là, on l’a compris, l’un des acquis de la révolution menée depuis janvier 2015 par Béji Caïd Essebsi et Nidaa Tounes… sous la dictée du parti islamiste Ennahdha!

Z. A.

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