Le député Mongi Rahoui parle du 1er congrès du Mouvement des patriotes démocrates unifié (Watad), qui se tient les 2, 3 et 4 septembre, à Tunis.
Propos recueillis par Salah El-Gharbi
Kapitalis : Qu’est-ce que vous attendez de ce congrès?
Mongi Rahoui : On a choisi comme slogan : «Continuer les luttes politiques, tout en restant fidèle à la mémoire du martyr Chokri Belaid». C’est l’occasion aussi d’élire une solide équipe qui va assumer la direction du Mouvement pour les quatre prochaines années. Le congrès est l’espace où vont être définis les choix stratégiques et étudiés les moyens capables de renforcer l’action du Front populaire (la coalition de gauche dont le Watad est membre, Ndlr).
Etes-vous satisfait de votre action politique depuis votre congrès constitutif de 2012?
Dans l’ensemble, notre contribution au sein du Front est assez satisfaisante. Il est de même concernant notre présence en tant que membre actif de la famille démocratique.
Néanmoins, nous sommes conscients des difficultés, essentiellement organisationnelles, qui nous empêchent parfois d’être plus efficaces. Si notre action politique est honorable, l’organisation politique reste en-deçà de nos ambitions et mérite d’être consolidée.
Comment expliquez-vous que certains membres fondateurs et anciens dirigeants du mouvement soient restés en dehors du parti ?
Un parti est un corps vivant qui est en perpétuelle mutation. Il y a ceux qui partent et ceux restent ou qui entrent. Ces derniers ont le mérite de résister et de continuer la lutte pour un monde plus juste. Dommage que certains de nos camarades ne soient pas vendredi à la fête. C’est la vie !
Mongi Rahoui bat la campagne dans son fief de Bousalem.
N’avez-vous pas le sentiment que si certains ont quitté le Watad, c’est parce qu’ils vous reprochent une certaine rigidité idéologique?
Peut-être. Le congrès est l’occasion pour revoir notre projet politique. Notre offre politique doit tenir compte de l’évolution de la société tunisienne et du monde dans lequel nous vivons. Il est temps que nous nous adoptions en se rapprochant encore plus de la famille démocratique.
N’avez-vous pas l’impression que votre mouvement est pris en otage par une autre composante du Front qui lui dicte sa propre vision?
C’est possible. Personnellement, je pense qu’il est temps de revoir l’organisation et le mode de fonctionnement du Front. A mon avis, cette formation politique importante devrait ajuster son orientation, s’ouvrir sur son environnement politique et chercher à améliorer son image auprès des tunisiens.
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