Selon Mongi Rahoui, député du Front populaire, la Tunisie traverse une période critique et a besoin de l’apport et de la coexistence de toutes les parties.
Mongi Rahoui, membre du bureau politique du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad) et député du Front populaire (FP), a confirmé, jeudi, sur Mosaïque FM, avoir proposé à ses camarades de revoir la ligne politique du Front et son discours, souvent incompris d’une partie des citoyens, ajoutant qu’il n’a nullement l’intention de quitter cette coalition de plusieurs formations de gauche. «Certains ont sauté sur l’occasion pour tenter de me pousser vers la sortie», a-t-il cependant admis.
Tout en admettant que le Front populaire a «pris l’habitude de s’opposer automatiquement à tout», Mongi Rahoui a souligné que la Tunisie traverse, aujourd’hui, une période critique et a besoin de tous les Tunisiens pour assurer son sauvetage.
«L’échec du gouvernement Chahed ne servira pas les intérêts du pays, qui lutte contre le terrorisme et essaie d’assurer la relance économique et la paix sociale», a déclaré Rahoui. Et d’ajouter: «Il faut soutenir ce gouvernement sur les points essentiels mais sans abandonner nos convictions.»
Selon dirigeant du Watad, le Front populaire «aurait dû accepter de rencontrer Youssef Chahed, de discuter du programme du gouvernement et de proposer des noms pour ce gouvernement, comme ceux d’Ahmed Néjib Chebbi, Maya Jribi, Chawki Tabib ou encore d’autres personnalités», critiquant ainsi ouvertement le refus opposé par Hamma Hammami, porte-parole du FP, à l’invitation de Chahed pour prendre part aux consultations pour la constitution du gouvernement d’union nationale.
Rahoui est aujourd’hui convaincu que le Front populaire est en train de s’isoler politiquement et en continuant dans cette voie du refus du dialogue, il risque de perdre les prochaines élections. «A chaque fois que j’exprime mon avis, je deviens une cible d’attaques. Après avoir rencontré Youssef Chahed et parlé avec lui, j’avoue avoir beaucoup appris et cela m’a permis d’évoluer», a souligné le député.
Rahoui a également évoqué que lors du congrès du Watad, la semaine dernière, un bilan a été dressé pour identifier les erreurs commises par la direction centrale du Front populaire, comme le discours usé de Hamma Hammami, qui peine aujourd’hui à convaincre l’opinion publique.
«C’est ce que nous avons fait et de manière démocratique au sein du Parti des patriotes démocrates unifié. J’invite les autres composantes du Front populaire à en faire autant, en commençant par reconnaître d’abord les erreurs commises pour pouvoir avancer», a conseillé Mongi Rahoui, qui semble vouloir prendre de la distance vis-à-vis de ses camardes d’hier qui refusent d’évoluer et de s’adapter à la nouvelle situation dans le pays.
Z. A.
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