Des partis politiques ont dénoncé, jeudi, la censure d’un entretien accordé Moncef Marzouki à la chaîne de télévision privée Attessia.
L’entretien avec l’ancien président provisoire de la république avait été enregistré dimanche dernier et devait être diffusé mercredi soir, mais sa diffusion a été supprimée par la chaîne qui a évoqué des pressions exercée en ce sens par la présidence de la république et le gouvernement.
Les partis ont fustigé, dans des déclarations séparées, les atteintes à la liberté de la presse appelant la direction de la chaîne à faire toute la lumière sur les pressions qui ont été derrière la censure.
Le parti Al-Joumhouri a mis en garde contre les risques de cet incident dans la mesure où il est directement lié à la liberté de la presse et d’expression, principal acquis de la révolution de janvier 2011 inscrit dans la constitution de la deuxième République, rappelle le parti.
Al-Joumhouri a plaidé pour une enquête en vue de dévoiler les circonstances de cette censure et éclairer l’opinion publique et appelé la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) à assumer la pleine responsabilité de la défense du secteur.
Pour sa part, Ettakatol a demandé à la présidence de la république de révoquer toute personne dont l’implication dans cette affaire a été prouvée, exhorté les partis démocrates et les forces vives de la nation à l’unité pour préserver la liberté de la presse et appelé le ministère public à ouvrir une enquête à cet effet.
Plus tôt dans la journée, la direction de la chaîne de télévision privée Attessia avait confirmé avoir subi des pressions de responsables de la présidence de la république et de la présidence du gouvernement pour censurer cet entretien.
Dans une déclaration, la chaîne avait demandé à la présidence de la république et à la présidence du gouvernement de «préciser si elles étaient au courant de ces pressions, dont les auteurs agissaient en leur nom».
Le conseiller du président de la république chargé des relations avec l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et les partis politiques, Noureddine Ben Ticha, a, dans une déclaration à Mosaïque FM, défié tout journaliste ou producteur de la chaîne Attessia de confirmer avoir subi des pressions du cabinet de la présidence de la république pour empêcher la diffusion de l’interview.
Plus tôt dans la journée, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait fermement dénoncé les atteintes à la liberté de la presse et appelé la présidence de la république à respecter ses engagements de respecter la liberté de la presse et l’indépendance des médias.
I. B. (avec Tap).
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