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Exposition à Sidi Bou Saïd : Zoubeir Turki, le grand témoin

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La galerie Saladin à Sidi Bou Caïd présente jusqu’au 6 octobre prochain une exposition d’œuvre du grand peintre Zoubeir Turki, décédé en 2009.

La petite enceinte de la galerie était, samedi soir, bondée d’artistes, passionnés d’art et collectionneurs venus découvrir et se remémorer la vie et le savoir-faire unique de ce dessinateur, peintre et sculpteur, l’un des pionniers de l’Ecole de Tunis.

Trente cinq oeuvres, entre dessins et peintures, brossant un tableau de la vie tunisienne jadis à travers ses personnages et ses objets, sont exposées en cette rentrée automnale dans une exposition intitulée ‘‘Zoubeir Turki, le grand témoin’’, un hommage posthume à l’artiste que son fils Hassen Turki a voulu lui rendre 7 ans après son départ (23 octobre 2009).

«Les oeuvres exposées font partie de l’héritage artistique que mon père nous a légué moi et ma sœur», a déclaré Hassen Turki, présent au vernissage de l’exposition en compagnie de sa femme.

Au cours de son séjour nordique en Suède où il avait rejoint l’Académie des beaux-arts de Stockholm, l’artiste avait épousé une Suédoise, avec laquelle il a eu un garçon et une fille. Il est aussi le frère cadet de l’artiste plasticien Hédi Turki.

Des débuts de l’artiste en Suède au début des années 50, l’ambassadeur de Suède en Tunisie, Frederik Floren, parle d’une période qui «lui a permis de développer son talent et son expérience artistique». «Son exil nordique a contribué au rapprochement des cultures tunisienne et suédoise, ce dont nous sommes très fiers comme Suédois», a ajouté le nouvel ambassadeur du Royaume de Suède installée à Tunis depuis juin dernier. Il parle aussi de l’art de Zoubeir Turki qu’il avait découvert, deux ans auparavant, lors d’une visite à Nabeul, disant avoir été «très impressionné» de voir quelques unes de ses toiles et de pouvoir à nouveau redécouvrir l’oeuvre de l’artiste.

Pour Dorra Bouzid, amie de l’artiste, «le dessin de Zoubeir Turki est un don miraculeux et l’arabesque est son royaume, c’est sa spécialité», dit-elle en lisant quelques extraits de son livre ‘‘Ecole de Tunis’’, un ouvrage paru aux éditions Alif en 1995.

Dorra Bouzid considère Zoubeir Turki comme l’un des pionniers des arts plastiques en Tunisie, à l’instar de ses contemporains Ammar Farhat, Ali Bellagha, Abdelaziz Gorgi et Jalel Ben Abdallah, qu’elle évoque dans son opus.

Les plasticiens qui ont de près ou de loin connu l’artiste plasticien et sculpteur étaient nombreux à lui rendre hommage, de Béchir Lakhdhar, son ami proche, à Ismail Ben Fraj, mais aussi Sami Ben Ameur et tant d’autres.
Le parcours de l’homme et de l’artiste, fondateur de l’Union nationale des artistes plasticiens tunisiens (UNAPT) ainsi que l’Union maghrébine des arts plastiques (UMAP), ont été revisités par ses amis à l’occasion de cette exposition.

Grand témoin de son époque, Zoubeir Turki restera à jamais présent avec son oeuvre colossale et la statut d’Ibn Khaldoun qui trône au coeur de Tunis (Place de l’Indépendance).

I. B. (avec Tap).

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