Le père de Sourour, une adolescente handicapée mentale, accuse les éducateurs du centre éducatif de Gafsa d’avoir agressé sa fille.
Mondher Bedhief est persuadé que sa fille Sourour (14 ans) a été victime de maltraitance au centre de l’Union tunisienne pour les handicapés mentaux, sis à la cité des jeunes de Gafsa. Il a porté plainte contre les responsables et les éducateurs du centre et appelle à ce que justice soit faite.
Le centre a, quant à lui, décliné toute responsabilité, précisant que l’adolescente s’est cogné elle-même la tête contre le mur et contre le sol…
Interrogé à ce sujet, M. Bedhief a réitéré à Kapitalis sa version des faits, insistant que le fait que sa fille a été subi des violences, en évoquant des traces de coups sur les jambes et les bras. Cela a été constaté par le médecin de l’hôpital régional, qui lui a prescrit un arrêt maladie de 15 jours, a-t-il ajouté.
«Le centre m’a appelé, jeudi vers midi, pour récupérer ma fille, sans m’en dire plus. En rentrant dans l’établissement, je la découvre à même le sol, le visage en sang. Pour commencer, il y a clairement, ici, une non-assistance à personne en danger», raconte le père, en précisant que les éducateurs lui ont donné des explications confuses quant à l’accident avant de finir par lui expliquer que sa fille s’est fait mal elle-même.
A l’hôpital, les parents ont découvert d’autres traces de violence, notamment des cheveux arrachés et des contusions aux bras et aux jambes et commencé à douter de la version du centre. Sourour, quant à elle, est incapable de rapporter ce qu’il s’est passé.
«Ma fille a en effet l’habitude de se frapper, mais en se donnant des petites claques sur le visage quand elle s’énerve, mais depuis 14 ans, elle ne s’est jamais cogné la tête cotre les murs. Et à supposer qu’elle l’eut fait, pourquoi les éducateurs l’ont-elle laissée faire? Pourquoi ne sont-ils pas intervenus pour la calmer et pourquoi ne l’ont-ils pas emmenée à l’hôpital», a-t-il ajouté.
Mondher Bedhief a aussi précisé que sa fille a remis les couches depuis qu’elle a repris les cours, alors que sa famille a réussi à les lui enlever depuis 6 mois. Il accuse le centre de manquement.
«Déjà, l’an dernier, ma femme a tardé, un jour, à récupérer Sourour et le chauffeur du bus l’a transportée à notre ancienne maison, l’abandonnant seule dans le garage de l’entrée. Je n’ai rien dit et j’ai accepté les excuses de la direction, mais cette fois-ci, j’irais jusqu’au bout de ma démarche pour que justice soit faite», a encore dit M. Bedhief, tout en affirmant qu’il a déposé plaint au commissariat de police de la cité Ennour de Gafsa et qu’il espère toujours une meilleure prise en charge des enfants malades inscrits dans ce centre.
Y. N.
Donnez votre avis