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Sédition à Kerkennah : Mais que fait Youssef Chahed ?

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De Habib Essid à Youssef Chahed: les mains de l’Etat continuent à trembler. 

Face aux mouvements de protestations qui paralysent la vie économique, notamment à Kerkennah, le gouvernement doit montrer plus de fermeté pour appliquer la loi et rétablir la paix sociale.

Par Salah El-Gharbi

Au moment où le président de la république Béji Caïd Essebsi se trouvait à New York pour essayer de faire fructifier le capital de sympathie dont jouit encore la Tunisie sur la scène internationale, dans le pays, c’est la cacophonie la plus totale qui s’installe insidieusement. Alors que le chef de l’Etat s’évertue de rehausser l’image de la Tunisie parmi les nations, dans le pays, une bande d’individus, au service d’intérêts obscurs, défie l’Etat, compromettant ainsi les intérêts vitaux de toute une nation («Les vérités sur les agitations à Kerkennah»).

Certes, le nouveau gouvernement de Youssef Chahed vient d’hériter de plusieurs situations sociales explosives (Tataouine, bassin minier de Gafsa, Groupe chimique, Petrofac…) et se retrouve devant les protestations intempestives de Fernana, dont les habitants viennent, subitement, de découvrir qu’ils sont victimes de la négligence des pouvoirs publics. Mais, la multiplication de ces crises endémiques et qui prennent de proportions alarmantes, est-elle une raison suffisante pour que les autorités se figent dans l’attentisme?

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Hier soir, à Sfax, des membres du gouvernement négocient avec les protestataires, mais le statu-quo persiste.  

Que fait le chef du gouvernement?

En fait, la crise de Petrofac n’est qu’un révélateur. Elle traduit la faillite de l’Etat, l’amateurisme et le cynisme de la classe politique, l’infantilisme d’une société sans repère, minée par la culture de la violence et de l’incivisme… Cette plaie dans le corps de la nation montre bien que le départ de l’ancien Premier ministre Habib Essid, même s’il était nécessaire pour essayer de faire bouger les choses, ne semble pas avoir mis fin à la frilosité et à l’immobilisme des instances de décision au sommet de l’Etat.

Quand, à Gafsa, l’Etat subit les protestations musclées, allant jusqu’à la paralysie du service public, d’un groupe d’individus dénonçant la décision de l’administration sanctionnant l’un des leurs, accusé d’avoir manqué à son devoir professionnel, on ne peut que se demander: «Où est le chef du gouvernement, qui nous a promis d’être ferme et de rétablir l’autorité de l’Etat?»

En somme, depuis la passation de pouvoir, on est passé de l’euphorie à la stupéfaction et, désormais, on est dans l’indignation la plus totale. C’est que les mains de l’Etat continuent de trembler. Quel message envoyer à la population quand quelques individus, une infime minorité en somme, dictent leurs lois à l’ensemble de la communauté? Que peuvent-elles inspirer les images de la sédition circulant sur les réseaux sociaux à une population rétive?

Certes, le dialogue est nécessaire, mais, il a aussi ses règles et ses conditions. Les discussions à propos de Petrofac viennent d’en montrer les limites. Bien que les concessions que l’Etat venait de faire pour calmer les protestations à Kerkennah aient été au-delà du souhaitable, le blocage persiste, faute de fermeté.

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