Les ventes sur le marché de l’immobilier sont en régression et les citoyens ont de plus en plus mal à accéder à un logement. Toutes les parties prenantes doivent chercher des solutions adéquates.
«Aujourd’hui, le Tunisien a la volonté et le besoin d’acheter un logement, mais il en est incapable, soit en raison de l’impossibilité de fournir l’autofinancement exigé par les banques pour l’octroi des crédits-immobiliers ou de la faiblesse de son salaire», a indiqué à l’agence Tao Faouzi Ayadi, le réalisateur du Guide de l’immobilier en Tunisie, lors de l’ouverture du salon annuel Soukna Expo ( 6 -9 octobre 2016), au siège de l’Utica, à Tunis. Et d’ajouter que «depuis quatre ans, le marché de l’immobilier tunisien enregistre une stagnation des opérations de ventes, à cause de l’affaiblissement du pouvoir d’achat du citoyen par rapport aux prix des logements, qui sont relativement chers». «Le prix le plus bas varie entre 1200 et 1300 dinars tunisiens (DT) le mètre carré. Un appartement (S+2) situé dans une zone loin du Grand-Tunis coûte 120.000 dinars», a-t-il précisé.
Offre inaccessible et demande en baisse
M. Ayadi a appelé à une harmonisation entre l’offre et la demande pour dynamiser le marché de l’immobilier en Tunisie. Ainsi les banques sont appelées à faciliter les procédures d’obtention de crédits-logements et l’Etat devrait instituer des incitations au profit du citoyen, citant, à cet égard, l’initiative lancée, récemment, par le chef du gouvernement Youssef Chahed relative à un nouveau programme du premier logement.
En outre, les promoteurs doivent baisser les prix de vente ou bien créer d’autres alternatives de financement, telles que des facilités à offrir aux clients ou l’adoption de la formule location-vente), a-t-il suggéré.
D’après les professionnels participant au salon Soukna Expo qui regroupe une trentaine d’exposants, les ventes sur le marché de l’immobilier sont en régression, comme le fait remarquer Meriem Ben Jdidia, architecte dans une société de promotion immobilière privée. «La vente sur le marché immobilier est catastrophique… Pas de demande de la part des citoyens, en dépit d’une stagnation des prix des logements enregistrée depuis une année», a-t-elle déclaré.
«Certes, les prix des logements sont chers mais cela est dû à un accroissement du coût de la main d’œuvre et des matières premières… et en contrepartie, on constate une stabilité du revenu du citoyen par rapport à cette cherté», a relevé Isam Sahbani, ingénieur en génie civil dans une agence de promotion immobilière privée.
D’autres exposants pensent que l’exigence des banques de fournir un autofinancement équivalent à 20% du prix du logement est le principal obstacle auquel le client fait face, d’où le recul des ventes sur le marché immobilier.
Jihen Ben Mrad, chargée de la clientèle dans une banque islamique, a confirmé ces dires, expliquant que «le souci majeur du citoyen qui veut bénéficier d’un crédit-immobilier est l’autofinancement». «Sur le marché de l’immobilier, la moyenne des prix oscille entre 120 et 150 millions de dinars tunisiens (MDT), ce qui revient à un autofinancement de 30 MDT (20% du prix de logement), montant difficile à fournir pour un fonctionnaire touchant un salaire mensuel d’une moyenne de 1000 DT», a-t-elle poursuivi. La banquière a proposé de réduire le pourcentage de 20% à 10% ou alors de fixer un montant d’autofinancement fixe.
Le programme du premier logement
Pour sa part le chef de cabinet du ministre de l’Equipement Khaled Dridi a indiqué que l’initiative du chef du gouvernement relative au programme du premier logement sera lancée avant fin 2016. Ce programme, a-t-il dit, permettra à une catégorie de citoyens de bénéficier de la partie de l’autofinancement (20% du coût de logement), accordée par l’Etat, pour les crédits-logements de 150 MDT. Cette facilité est accordée aux personnes dont le revenu brut oscille entre 1700 et 3000 DT et à des conditions privilégiées, soit une période de remboursement de 12 ans avec une période de grâce de 5 ans.
Oumayma Maghrebi, directrice dans une société de promotion immobilière relevant du secteur public, a affirmé que cette initiative est bonne, même si le nombre des logements coûtant 150 MDT est réduit. La responsable a fait savoir que la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, organisatrice de Soukna Expo, a proposé au ministère d’augmenter le prix de logement fixé dans le cadre dudit programme à 200.000 DT.
Source : Tap.
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