Faouzia Charfi est bien connue en Tunisie comme à l’étranger comme une physicienne qui milite pour une conception utile de la science.
Par Ezzedine Ferjani *
Dans son ouvrage, ‘‘La science voilée’’ (éditions Odile Jacob, Paris, 2013, 200 pages), cette universitaire, professeur de physique et femme politique tunisienne, ancienne secrétaire d’État auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du 17 janvier au 2 mars 2011, brosse l’histoire de l’astronomie et explique, patiemment et de manière scientifiquement rigoureuse, l’évolution de ce savoir depuis le temps des Grecs (Aristote) jusqu’à l’ère moderne (notamment les apports révolutionnaires de Kepler et de Galilée).
Elle accorde, également, un intérêt particulier à l’apport arabo-musulman dans ce domaine et dans d’autres, insiste sur l’apport des observatoires de Damas et de Bagdad, sur le génie d’Ibn Al-Haytham, le père de l’optique moderne, l’école de Maghara (et les idées lumineuses de Khayam sur le calcul précis des nombres de jours de l’année). Elle trace l’évolution du savoir sur la matière connue et inconnue, les lumières de la mécanique quantique
Une analyse particulièrement brillante est également présentée sur les travaux de Darwin qu’elle situe dans le contexte de l’évolution historique du savoir passant d’une conception figée à une conception, aujourd’hui démontrée de mieux en mieux, d’évolution et de dynamisme.
Suit un développement intéressant sur les luttes à l’échelle internationale autour des interprétations multiples de la science et des enjeux importants de ces débats sur le devenir du monde et l’acculturation de la jeunesse.
En scientifique responsable et consciente de l’importance du savoir sur l’avenir du monde et de l’humanité, après un travail bibliographique large et intense, la professeure prend des positions de courage et d’intelligence prônant la liberté de l’esprit, la curiosité scientifique, la tombée des tabous et des a priori préétablis.
Mme Charfi clôt ce bijou de science par une analyse succincte des différentes étapes d’évolution de l’enseignement en Tunisie, cite l’apport de feu son époux Mohamed Charfi, professeur de droit et ancien ministre de l’Education, expose la situation actuelle nécessitant réflexion, projets modernisateurs et injection utile du savoir pour le développement, la préparation d’une nouvelle génération libre, intelligente, consciente et moderne.
A lire car très utile et porteur de messages intelligents sur le savoir et son devenir.
* Professeur à l’Institut supérieur des sciences et et technologies de l’environnement de Borj Cedria.
Donnez votre avis