Le député Sahbi Ben Fredj a demandé une autorisation de visite du syndicaliste sécuritaire Dardouri pour s’assurer que sa détention se déroule dans de bonnes conditions.
Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, le député Machrou Tounes a demandé une permission du ministère de la Justice pour pouvoir rendre visite à Issam Dardouri, incarcéré depuis vendredi dernier à la prison de Mornaguia, dans l’attente de son procès prévu le 16 novembre courant.
«Nous souhaitons nous assurer que Issam Dardouri est dans de bonnes conditions, qu’il ne subit aucune pression et que son arrestation n’a aucun lien avec sa dénonciation des dépassements au sein du pôle judiciaire antiterroriste», a précisé Sahbi Ben Fredj.
Cette inquiétude du député est d’autant plus légitime que Issam Dardouri, président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen (OTSC), avait révélé, il y a quelques mois, l’affaire d’abus de pouvoir d’un juge (H. A.) qui a abusé sexuellement d’une mineure de 17 ans liées à des réseaux terroristes. Ces révélations lui ont valu, en août dernier, une suspension de ses fonctions au ministère de l’Intérieur et des pressions de la part de sa hiérarchie pour le faire taire.
Si un dénonciateur de la corruption, des malversations et des abus de pouvoir au sein des institutions sécuritaire et judiciaire, comme Issam Dardouri, se trouve en prison, il serait difficile de lutter contre ces fléaux qui gangrènent l’administration tunisienne, et souvent au plus haut niveau.
Ce n’est pas avec ces mauvais procès que le gouvernement Chahed va convaincre les Tunisiens de sa volonté de lutter contre la corruption. Au contraire, il démontre ainsi qu’il est l’otage des réseaux mafieux.
Y. N.
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