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Une Algérienne meurt dans une clinique tunisienne : Sa famille crie à l’erreur médicale

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Une patiente algérienne est décédée, le 28 octobre dernier, dans une clinique privée de Tunis, suite à une opération de chirurgie bariatique. Sa famille porte plainte et crie à l’erreur médicale.

Par Imed Bahri

Pour les familles Ould Zmirli et Amouri, Naïma Amouri épouse Ould Zmirli, 41 ans, est «décédée pour négligences de l’équipe médicale». Elles poursuivent en justice la clinique Pasteur et le chirurgien qui l’a opérée pour «faute professionnelle et non assistance à personne en danger».

Selon le récit de ses proches, la défunte a fait le voyage de santé à Tunis. Elle s’est présentée le 25 octobre 2016, à 8 heures, et a été immédiatement programmée au bloc opératoire où elle a subi une intervention chirurgicale bariatique «bypass», «sans, apparemment, aucun examen pré anesthésie», estime Dr Khadija Ould Zemirli, un membre de sa famille, dans un rapport médical dont Kapitalis a eu copie.

Selon Dr Ould Zemirli, la patiente n’était assistée, en post opératoire, que de son mari. Ce dernier, resté à son chevet alors qu’elle se plaignait de douleurs abdominales atroces, a tenté, en vain, et à maintes reprises d’alerter l’équipe médicale. «Aucune personne n’a répondu à ses appels de détresse, ni le chirurgien ni le médecin réanimateur ni même un personnel de garde», précise encore Dr Ould Zemirli. Ce n’est que deux jours après, ajoute-t-elle, qu’un médecin de garde s’est présenté et a déclaré que ce «n’était rien du tout».

Au cours de l’après-midi même la patiente était très agitée et avait du mal à respirer. Selon Dr Ould Zemirli, «elle était en OAP massif (sécrétions spumeuses de la bouche et du nez) avec révulsion des yeux». L’époux, paniqué, s’est mis à hurler dans les couloirs et c’est alors que la patiente a été prise en réanimation.

Selon la praticienne algérienne, Naïma Amouri était «en état de mort apparente, mais personne n’a pu voir ce qui a été fait.» Selon elle, le réanimateur aurait déclaré que le staff médical est resté avec elle jusqu’à 6 heures du matin, le 28 octobre. Deux heures après, elle a été reprise au bloc opératoire par le chirurgien. Elle était déjà morte, soutient Dr Ould Zemirli, qui dit avoir personnellement vu la défunte à la morgue, le jour de son décès. «Elle était bouffie avec sécrétions hémorragiques de son nez et de sa bouche; mais on ne m’a pas laissée examiner son corps», écrit-elle dans son rapport.

L’autopsie a été réalisée, le 29 octobre, par le Dr Allouche, à l’hôpital Charles Nicoles à Tunis. Son rapport, qui sera remis aux autorités judiciaires, aidera à la révélation de la vérité sur les causes des complications qui ont coûté la vie à la patiente algérienne. Dans le certificat de décès qu’il a établi, le Dr Walid Miraoui, médecin anesthésiste réanimateur à la clinique Pasteur, explique la mort de Naïma Amouri par une «défaillance multiviscérales», explication que Dr Ould Zemirli conteste : «Je déclare qu’il y a eu défaillance cardio-pulmonaire secondaire, une lésion péritonéale due probablement à une atteinte pancréatique ou intestinale avec défaillance cardio-pulmonaire. Sinon pourquoi la défunte a-t-elle été reprise en bloc opératoire après son décès ?», s’interroge-t-elle, tout en espérant que les analyses des prélèvements «anatomopathologie» ont été faits «honnêtement».

C’est l’enquête judiciaire qui déterminera les responsabilités dans le décès, suite à une opération chirurgicale, de Naïma Amouri, dont le corps a été rapatrié et enterré le 1er novembre courant. Elle a laissé deux filles : Soufia Maria (2 ans et demi) et Nourhen (7 ans).

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