Une application mobile pour dénoncer le harcèlement sexuel dans les transports publics verra bientôt le jour en Tunisie.
Cette application, qui sera connectée au serveur des ministères de l’Intérieur et du Transports, permettra de signaler instantanément les cas de harcèlement sexuel dans les transports publics. L’on sait déjà, selon de récentes études, que 90% des femmes empruntant les transports en commun ont été, au moins une fois, victimes de harcèlement.
C’est un groupe de jeunes du programme «Génération Avenir» qui réalise cette application, dans le cadre des « 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes », démarrés hier.
Le programme «Génération Avenir» a été mis en œuvre par la fondation Friedrich Ebert Stiftung Tunisie (FES Tunisie), en partenariat avec le Centre de recherche d’étude de documentation et d’information sur la femme (Credif) et l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (Aiesec).
Sous le slogan «Matosketch Makch Wahdek» (Parle, tu n’es pas seule), les activistes encouragent les victimes à sortir du silence et dire non aux harceleurs dont les agissements sont punis par la loi.
Lors d’une conférence, aujourd’hui, à Tunis, le collectif a précisé que les victimes sont des femmes de toutes catégories sociales et de tout âge. L’objectif de la campagne est de pousser à la dénonciation, tout en assurant l’anonymat.
«Cette journée est l’occasion de rappeler la nécessaire mobilisation de toutes et tous pour faire reculer la violence sexuelle dans les moyens de transport public. Plus le message passera et plus les mentalités changeront», assurent les activistes, tout en précisant que la mise en place de l’application facilitera la dénonciation.
On notera que les harcèlements dans les transports ont été dénoncés dans le monde entier et que les chiffres sont inquiétants dans plusieurs pays. En France, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a indiqué, hier, que 100% des utilisatrices du transport public sont victimes, au moins une fois dans leur vie, d’une forme de harcèlement sexuel…
Y. N.
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