Philippe de Veulle, avocat des syndicalistes sécuritaires Walid Zarrouk et Issam Dardouri, demande au président Caïd Essebsi de gracier ses clients.
A l’occasion de la nouvelle année 2017 et du 6e anniversaire de la révolution tunisienne, qui sera célébrée le 14 janvier courant, Me De Veulle a appelé le président de la république Béji Caïd Essebsi à gracier Walid Zarrouk et Issam Dardouri, qui observent une grève de la faim pour protester contre les mauvaises conditions de leur détention et dont l’état de santé s’est dégradé.
Les 2 syndicalistes sécuritaires ont été condamnés pour des statuts Facebook, dans lesquelles ils dénonçaient des dysfonctionnements de la justice et de la sécurité en Tunisie, mais leurs révélations ont été jugées diffamatoires et pouvant exposer au danger la vie de certains hauts responsables sécuritaires.
Issam Dardouri et Walid Zarrouk.
L’avocat français, à l’instar de plusieurs activistes tunisiens, considère que l’emprisonnement de Zarrouk et Dardouri est «une atteinte à la liberté d’expression et une volonté de faire taire les syndicalistes sécuritaires qui ont révélé les abus de la justice tunisienne et la partialité de l’ex-juge du Bureau 13 du tribunal de premier instance de Tunis, Béchir Akremi, chargé de l’enquête sur l’attentat du Bardo» (18 mars 2015).
Me De Veulle, qui est d’ailleurs l’avocat des victimes françaises de l’attentat du Bardo, a souvent émis un doute sur l’indépendance de la justice tunisienne, et ce, depuis la libération de 6 suspects dans cette affaire, au prétexte d’«obtention d’aveux sous la torture», et la clôture prématurée du dossier d’instruction.
Rappelons que Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat de la sécurité républicaine (SSR), incarcéré depuis le 3 juillet 2016, a été condamné à 26 mois de prison, et Issam Dardouri, président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen (OTFC), incarcéré depuis le 4 novembre 2016, a été condamné à 12 mois de prison ferme.
Y. N.
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