Le député Sahbi Ben Fredj s’inquiète de la demande du gouvernement de reporter l’examen du projet de loi sur la dénonciation de la corruption.
Dans un post publié ce mardi 14 février 2017, le député Al-Horra s’est dit déçu de la demande du gouvernement de reporter l’examen de ce projet de loi, dont l’examen devait commencer aujourd’hui à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il a aussi appelé à assurer la protection des personnes qui dénoncent la corruption et les corrompus et à mettre fin à certaines pratiques qui mettent leur vie et leur liberté en danger.
A ce propos, M. Ben Fredj a cité l’exemple de Adel Zouari, qui a été puni pour avoir révélé des soupçons de corruption au ministère de l’Education. «Adel Zouari a été limogé de son travail alors que le responsable suspecté de corruption vient d’être promu», a souligné M. Ben Fredj, qui a rappelé, aussi, le cas du syndicaliste sécuritaire Issam Dardouri, qui croupit en prison pour avoir dénoncé des cas de corruption dans les institutions sécuritaire et judiciaire.
«Thouraya Miladi, qui a dénoncé le vol de milliards (de millimes, Ndlr) de la Pharmacie centrale a été, elle aussi, punie, mise au frigo et privée de certains avantages (elle a été éloignée de son poste de responsabilité et privée de sa voiture de fonction)», a-t-il ajouté.
Le député a cité, également, le cas d’une autre personne qui est en arrêt de travail et poursuivi en justice après avoir dénoncé une corruption financière doublée d’une affaire de moeurs à l’université de Sousse. «L’instance nationale de lutte contre la corruption et l’association I Watch disposent de dizaines de dossiers de ce genre, où la mafia continue d’user de son pouvoir pour sévir dans l’administration et les rouages de l’Etat», a écrit M. Ben Fredj.
Le député conclut son post en affirmant que «la vie de tous ceux qui ont cru bien faire en dénonçant une corruption est devenue un enfer. Nous demandons seulement la protection de tous ceux qui dénoncent la corruption et la libération du projet de loi remis dans les tiroirs et qu’aucun des gouvernements qui ce sont succédé n’a voulu ouvrir».
Rappelons que le chef du gouvernement Youssef Chahed a affirmé, à plusieurs reprises, que la lutte contre la mafia de la corruption fait partie de ses priorités et que Chawki Tabib, président de l’INLCC, lui a demandé de faire preuve de plus d’audace et d’apporter la preuve que l’Etat est vraiment en train de combattre sérieusement ce fléau qui mine l’Etat.
Z. A.
Donnez votre avis