Le controversé décret n° 4 de l’année 2017 relatif à l’organisation du travail des cellules de communication des ministères ne sera finalement pas appliqué.
C’est ce qu’a indiqué à Kapitalis une source à la présidence du gouvernement, en précisant qu’un conseil ministériel se tiendra, après-demain, vendredi 24 février 2017, pour faire annuler ce décret, qui a suscité une vive inquiétude parmi les journalistes qui y ont vu une volonté de la part du gouvernement de limiter l’accès à l’information.
Ce texte ordonne aux fonctionnaires et agents de l’Etat de ne plus communiquer directement des informations aux journalistes, qui sont appelés à s’adresser uniquement aux responsables de la communication et de l’information au sein des ministères, des établissements et des entreprises publics, les seuls habilités à livrer des informations à caractère public.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a, dès le début, dénoncé cette décision, ainsi d’ailleurs que la Haute instance indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). Le syndicat s’est réuni, aujourd’hui, avec la Fédération tunisienne des directeurs de journaux et le Syndicat tunisien des établissements médiatiques, pour appeler à un rassemblement, mardi 28 février, devant le siège du gouvernement à la Kasbah, à Tunis, et devant les sièges des gouvernorats dans les régions intérieures pour appeler le chef du gouvernement Youssef Chahed à revoir ce décret.
Ces organisations ont également menacé d’une grève générale si leur demande n’est pas prise en considération.
Sans douter de leurs compétences, les porte-paroles officiels et les chargés de communication, filtrent souvent l’information et prennent leur temps avant de la livrer, s’ils ne la censurent pas, empêchant ainsi les journalistes d’éclairer l’opinion publique à temps.
La suspension ou l’annulation du décret n°4 serait donc une bonne décision, qui vient réparer une erreur d’appréciation. Et apaiser les inquiétudes des journalistes.
Y. N.
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