La cloche a sonné, mardi 1er mars 2017, à 10H00 pile, annonçant le démarrage des cotations de Sanimed sur le marché alternatif de la Bourse de Tunis.
Cette introduction est la première de l’année à la Bourse de Tunis, qui compte désormais 80 sociétés cotées, dont 13 sur le marché alternatif.
La preuve par trois
La cérémonie a été marquée par la présence de Lamia Zribi, ministre des Finances, Salah Sayel, président du Conseil du marché financier (CMF), Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, ainsi que Lotfi Abdennadher, président du groupe portant son nom, et Mouldi Belhaj, directeur général de la société Sanimed.
«Nous tenons à remercier les partenaires, les actionnaires et tous ceux qui ont soutenu le Groupe Abdennadhar dans cette opération d’introduction», a lancé Lotfi Abdennadher. Et d’ajouter: « Le groupe a contribué au dynamisme de l’économie nationale en s’ouvrant, dès 1997, sur le marché international. Ce qui nous a encouragés à créer une entreprise de taille fortement portée sur l’exportation», a-t-il ajouté.
Le Groupe a investi, ces dernières années, plus de 40 millions de dinars et créé, avec sa dernière extension, 350 nouveaux emplois. Il a réalisé, au cours des 5 dernières années, des investissements s’élevant à 150 millions de dinars dans plusieurs régions, notamment Metlaoui, Menzel Hayet, Souassi, Sfax, a encore rappelé M. Abdennadher. Qui a ajouté: «Nous allons continuer à investir dans les régions et c’est là notre devoir.»
Protéger la production nationale de l’importation anarchique
«Le marché local étant de taille relativement réduite, notre espérons réaliser bientôt 40% de notre chiffre d’affaire à l’exportation pour pouvoir investir davantage. Notre devoir est aussi de protéger notre marché, en évitant les importations anarchiques de produits de mauvaise qualité et qui s’apparentent à de la camelote», a dénoncé M. Abdennadher, qui a profité de la présence de la ministre des Finances, principale responsable des équilibres macroéconomiques du pays, pour l’interpeller à propos de la forte hausse des importations, responsable du creusement du déficit de la balance commerciale et de l’aggravation de la crise de l’économie nationale.
Mme Zribi a, de son côté, félicité cette 3e introduction du groupe Abdennadher, et souligné l’engagement de son département pour le développement du marché financier afin qu’il contribue à financer les entreprises et à dynamiser l’économie nationale. Elle a ajouté que les concertations se poursuivent avec tous les intervenants pour essayer de réduire le déficit de la balance commerciale en réduisant les importations de produits superflus et inutiles dont le pays se passerait volontiers.
Un manque flagrant de bonne communication
Salah Sayel a, de son côté, mis l’index sur la communication, très peu, selon lui, et pas très efficace. «Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est l’état des lieux mais pas des analyses du marché. La situation, on la connait, mais il nous manque une autre forme de communication», a souligné le président du CMF. Selon lui, il y a du retard dans la vraie communication et il était temps de réviser également certains articles. «Le marché financier repose essentiellement sur l’information. L’article 19 est aussi à réviser», a-t-il appelé.
Pour Bilel Sahnoun, chaque cérémonie de démarrage d’une cotation est un nouveau départ et une promesse. C’est le cas aussi pour Sanimed, qui emploie aujourd’hui près de 2300 personnes et dont les actionnaires sont en droit d’attendre un bon retour sur investissement.
A rappeler que Sanimed va augmenter son capital au moyen d’une offre à prix ferme (OPF) de 376.000 actions émises au prix unitaire de 4,560 dinars et représentant 30,32% du capital après son augmentation.
Entrée en activité en 1997, cette société spécialisée dans la fabrication d’articles sanitaires en porcelaine vérifiée et grès fin pour cuisines et salles de bain a démarré avec 5 MDT. Avec l’introduction en bourse, la société a réussi à lever un montant de 17,1 MDT. Cette opération a drainé 187 nouveaux actionnaires dont 16 à travers le placement global et 2 investisseurs institutionnels à travers le placement privé.
Les nouvelles ressources financières drainées vont permettre à Sanimed de mettre en oeuvre ses plans d’extension, de développement et de diversification de ses produits afin qu’ils continuent de conquérir les marchés extérieurs. Et à cet égard, «il n’y a pas mieux que la création, l’innovation et le développement continus», dira Lotfi Abdennadher, qui se réfère à un récent discours du chef du gouvernement Youssef Chahed, appelant les opérateurs privés à investir davantage, à moderniser leurs entreprises et à faire preuve de réactivité et de créativité pour conquérir de nouveaux marchés extérieurs.
Donnez votre avis