Dénoncé, jeudi 2 mars 2017, par Neziha Labidi, le phénomène de la traite des mineures utilisées comme aides ménagères continue d’alimenter la polémique.
Lors d’une visite au gouvernorat du Kef, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, a confirmé l’existence, dans certaines régions tunisiennes, d’un marché hebdomadaire où des intermédiaires proposent de très jeunes filles pour les chercheurs d’aides ménagères et réclament une commission de 100 dinars tunisiens (DT) par jeune fille placée.
Mme Labidi a déclaré que la persistance d’une telle pratique, assimilable à de l’esclavage, n’est plus acceptable dans la Tunisie d’aujourd’hui.
Croyant défendre les intérêts des enfants, Moez Cherif, président de l’Association tunisienne de la défense des droits des enfants (ATDDE), a déclaré que les marchés hebdomadaires pour la traite de mineures évoqués par la ministre n’existent pas, précisant que ce phénomène n’est pas nouveau et qu’il s’agit, en réalité, d’embaucher, comme aides ménagères, des jeunes filles qui n’ont pas encore atteint l’âge légal pour travailler, estimant que les informations présentées par la ministre sont exagérées.
M. Cherif a-t-il oublié que les conventions internationales auxquelles la Tunisie est partie interdisent d’une manière catégorique le travail des enfants et l’assimilent à une forme d’esclavage, surtout dans le cas de petites filles exploitées comme aides ménagères.
Justifier de telles pratiques pour n’importe quel motif, comme le fait M. Cherif, est pour le moins déplacé, car les endroits normaux où doit se trouver un enfant, c’est sa famille et l’école.
Par ailleurs, la député Yamina Zoghlami, membre de la commission des affaires de la femme à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a déclaré que la commission tiendra une réunion, lundi 6 mars 2017, pour discuter de la question des filles aides ménagères et éventuellement convoquer la ministre Labidi pour une séance d’audition afin de l’interroger sur cette question.
Abderrazek Krimi
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