L’ancien secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Kamel Hadj Sassi, condamné à 6 ans de prison, se confie à Kapitalis pour dénoncer une cabale qui n’a pas lieu d’être.
Par Haykel Ezzeddine
La «chasse aux sorcières» contre les anciens ministres qui ont servi sous le régime du président Ben Ali se poursuit. Cette «chasse» est certes, parfois, justifiée, mais elle rate, d’autres fois, sa cible. Accusations sans fondements, harcèlements inutiles, gaspillage de temps et des deniers publics. Et la liste des ratages est tellement longue qu’il sera fastidieux de l’énumérer ici.
Le dernier ratage en date est relatif à l’affaire des deux concerts donnés par la chanteuse Marya Carey à Tunis en 2006. La justice a, en effet, condamné, le vendredi 3 mars 2017, à 12 ans de prison Imed Trabelsi et Zine El Abidine Ben Ali, et à 6 ans Samira Khayache, ex-membre de l’association Basma pour l’Emploi des personnes handicapées, Tijani Haddad, ex-ministre du Tourisme, et Kamel Hadj Sassi, ancien secrétaire d’Etat à la Jeunesse.
Tijani Haddad.
Ce dernier, qui vient d’être complètement blanchi de tout soupçon d’irrégularité dans sa gestion du Fond de Solidarité communément appelé ‘‘26-26’’, s’interroge sur cette cabale qui n’a pas lieu d’être et confie à Kapitalis qu’à partir du lundi 6 mars, il va fait appel contre ce jugement.
La justice reproche à M. Hadj Sassi que les réunions de préparation pour les concerts de Marya Carey ont eu lieu dans son bureau! Pour ironiser, l’intéressé, qui a organisé plusieurs manifestations dont la Coupe du monde de Handball en 2005, se demande s’il ne va pas être un jour entendu par d’autres juges pour toutes les réalisations qu’il a accomplies dans le cadre de son travail.
Pour Tijani Haddad, ministre du Tourisme à l’époque des faits, son tort est d’avoir fait héberger gratuitement Marya Carey et son équipe, alors que ce genre de pratique est courant dans le milieu, s’agissant d’une star internationale hôte du pays. En effet, chaque année, pour promouvoir la destination Tunisie, l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) offre le gîte et le couvert à des journalistes étrangers, à des vedettes internationales et à toutes personnalités susceptibles par sa présence de faire de la publicité à la Tunisie…
Si on suit le raisonnement pour le moins biscornu de ces chers juges, il faudrait déférer devant la justice tous les ministres du Tourisme ainsi que tous les directeurs de l’ONTT qui ont pratiqué ce genre de promotion.
Par ailleurs, et contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias, Samira Khayache, Tijani Haddad et Kamel Haj Sassi ont bel est bien été présents au procès du vendredi 3 mars.
Samira Khayache.
A qui profite ce genre d’affaires? Qui tire les ficelles? A quoi servent ces procès inutiles et qui sont fondés sur des faits futiles, ne pouvant constituer des éléments d’accusation sérieux et, qui, souvent, sont portés par une volonté de vengeance? Pourquoi s’en prendre à des politiciens qui ont servi leur pays avec sérieux et qui, souvent, n’ont fait qu’appliquer des instructions liées à leurs fonctions?
Pour revenir à Kamel Hadj Sassi, tous ceux qui l’ont côtoyé durant sa carrière politique sont unanimes: cet homme est honnête et ne traîne aucune casserole derrière lui. D’ailleurs, à l’annonce de sa condamnation, il y a eu un grand mouvement de sympathie et de nombreuses personnalités politiques se sont déplacées devant chez lui pour lui signifier leur soutien et dénoncer ce qui est considéré comme une injustice.
Quel gâchis! Ainsi va la Tunisie actuelle, un pas en avant et 10 en arrière!
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