Mohamed Hamdi, un Tunisien de 29 ans, a été tué par la police allemande, dans des circonstances non élucidées. Sa famille demande des explications.
Mohamed Aymen Hamdi, originaire de la cité Ennour, gouvernorat de Sidi Bouzid, vit en Allemagne depuis plusieurs années avec son épouse allemande, qui a récemment engagé une procédure de divorce.
Le site « Al-Jadal » a pu rencontrer la famille du défunt, qui a confié avoir été contactée par le patron de Mohamed, le 20 février dernier, pour leur apprendre qu’il a été tué, la veille, par la police. Mais aucune source officielle n’a pris contact avec eux.
Seuls les amis tunisiens du défunt, vivant eux aussi en Allemagne, ont suivi l’affaire, jusqu’au rapatriement du corps, la semaine dernière, et son transfert par les autorités tunisiennes à l’hôpital Charles Nicolle, pour autopsie.
Selon le frère de Mohamed, résidant à Paris, les médias allemands ont brièvement parlé de cette affaire et indiqué que le défunt a été hospitalisé suite à un choc psychologique. Il aurait fuit l’hôpital, parce que ses problèmes financiers ne lui permettaient pas de payer les frais des soins. Et dans sa fuite, il aurait atterri dans le balcon d’un appartement, à la grande surprise de la propriétaire, une femme âgée qui a alerté la police. Arrivés sur les lieux, les agents auraient tiré sans sommation sur le jeune homme, mort sur le coup.
La famille, qui a enterré Mohamed la semaine dernière, n’en sait pas plus et demande aux autorités tunisiennes, notamment le ministère des Affaires étrangères, de les aider à comprendre les circonstances dans lesquels leurs fils a été tué.
«A-t-on ouvert une enquête en Allemagne? Je sais que la maison de Mohamed a été mise sous scellées, mais je n’en sait pas plus», a dit le frère du défunt. «La Tunisie est-elle en train de coopérer dans l’ enquête judiciaire, si tant est qu’elle a été ouverte. Ça sent la bavure policière», a-t-il ajouté.
Notons que les habitants de la cité Ennour ont protesté, le weekend dernier, devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid pour appeler les autorités tunisiennes à aider la famille dans la révélation de la vérité.
Y. N.
Donnez votre avis