L’homme d’affaire et activiste politique Chafik Jarraya a reconnu, lundi 6 mars 2017, avoir reçu une grande somme d’argent du fond qatari d’investissement Qatar Holding.
Dans une déclaration sur la radio privée Mosaïque FM, lundi 6 mars 2017, Chafik Jarraya a dénoncé la «diffamation» dont il a fait l’objet de la part d’Abid Briki, ancien ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, qui l’avait accusé d’avoir reçu de l’argent d’une partie étrangère, sans se donner la peine de vérifier la véracité de cette information.
Le sulfureux homme d’affaires a indiqué qu’il a effectivement reçu, en novembre 2015, une grosse somme d’argent d’un fond d’investissement qatari destinée mettre en œuvre un ensemble de projets, ajoutant que le gouvernement et la Banque centrale ont pris connaissance de ce virement, niant ainsi tout caractère illicite de cette transaction qui a été effectuée par la société qu’il dirige et non en son nom propre.
Il est à rappeler qu’Abid Briki a déclaré, vendredi dernier, lors d’une conférence de presse, qu’il avait soumis au chef du gouvernement, Youssef Chahed, le dossier d’une affaire de corruption impliquant une personnalité influente ayant reçu un versement illicite d’un montant de 12 millions de dollars, et que l’affaire n’eut aucune suite de la part du chef du gouvernement.
On sait maintenant que cet argent a été versé par Qatar Holding à M. Jarraya, mais ce dernier, qui se targue d’être un activiste politique et qui se mêle de la vie des partis et notamment de Nidaa Tounes, «achetant» des députés et finançant des médias, faisant et défaisant des rois, n’explique pas à quel usage il a destiné ces 12 millions de dollars.
Quand on connaît aussi les relations entre l’intéressé et certaines parties en conflit en Libye, on est en droit de nourrir quelques soupçons et de nous demander où est allée cette somme ? Mystère et boule de gomme!
Dans cette affaire, ce qui est plus inquiétant que les aveux de M. Jarraya, c’est le silence du gouvernement et, plus grave encore, le mutisme de la Banque centrale.
Entre-temps, on condamne Kamel Hadj Sassi et Habib Ben Yahia à la prison… Où va ce pays où règne une démocratie d’opérette?
Abderrazek Krimi
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