Un demandeur d’asile tunisien recherché en relation avec l’attentat du Bardo sera extradé. Il a été arrêté sur le soupçon de préparation d’une attaque en Allemagne.
Après plusieurs reports, le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière a confirmé, dimanche 12 mars 2017, que les autorités allemandes vont extrader ce ressortissant tunisien soupçonné d’avoir été impliqué dans l’attaque contre le musée du Bardo, le 18 mars 2015.
Le suspect, identifié par les médias allemands sous le nom de Haykel S., a été arrêté le mois dernier, lors d’une série de raids anti-terroristes menés par la police allemande dans la ville de Francfort.
Outre l’accusation portée contre lui pour planification d’une attaque terroriste sur le sol allemand, ce Tunisien est également soupçonné d’avoir été un recruteur de premier ordre pour l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI, Daêch) en Allemagne.
Les enquêteurs tunisiens considèrent Haykel S. d’avoir été partie prenante dans l’attentat du musée national du Bardo qui a été revendiqué par Daêch et coûté la vie à 21 personnes en majorité des touristes étrangers.
C’est cette participation présumée à la tuerie du Bardo qui a mis Tunis et Berlin sur la voie des tractations sur son extradition vers la Tunisie.
Thomas de Maizière salue la réussite de cette coopération: «Je peux confirmer que les discussions entre les parties tunisienne et allemande ont été fructueuses», a-t-il déclaré au groupement de radiodiffusion allemand ARD, ajoutant que, «pour l’instant, le terroriste est en détention et il sera bientôt extradé.»
Haykel S. s’est installé, une première fois, en Allemagne en 2003 pour poursuivre des études, y a passé près de 10 ans avant de retourner en Tunisie, en 2013. En août 2015, 5 mois seulement au lendemain de l’attentat du Bardo, il est revenu une nouvelle fois en Allemagne, en tant que demandeur d’asile.
Selon l’ARD, le djihadiste présumé a été placé en détention en Allemagne au début de l’année dernière, à la suite d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités tunisiennes. Une fois placé en garde à vue, il était en attente de déportation vers la Tunisie, entre septembre et novembre 2016. La procédure administrative – c’est-à-dire l’établissement des documents nécessaires à l’expulsion – ayant pris trop de temps, la police allemande se serait trouvée dans l’obligation de relâcher Haykel S., tout en le plaçant sous surveillance…
Marwan Chahla
Donnez votre avis