Le dernier conseil de la choura d’Ennahdha a apporté encore la preuve que le parti islamiste tunisien n’est pas disposé à changer d’un iota. Au contraire…
Par Abderrazek Krimi
Le conseil a clôturé ses travaux, hier, dimanche 12 mars 2017, avec l’adoption d’importantes décisions concernant la position du parti vis-à-vis certaines questions d’ordres interne et national.
À l’issue du conseil, qui s’est déroulé sur 2 jours, samedi et dimanche, à Hammamet, Abdelkarim Harouni, son président, a tenu une conférence de presse pour présenter les principales décisions prises.
Concernant la mise en œuvre des résolutions du 10e congrès du mouvement, tenu en mai 2016, notamment celle relative à la séparation entre l’activité politique et la prédication religieuse, M. Harouni a indiqué que le conseil a appelé les adhérents du parti à opter pour l’une ou pour l’autre.
En d’autres termes, tout continuera comme avant et la confusion se poursuivra, puisque cette fameuse «séparation» n’est qu’un élément de langage et n’existera que dans la propagande destinée à la consommation, interne et externe. Puisqu’aucune disposition n’a été prise pour la consacrer dans la réalité, à travers des textes réglementaires ou statutaires. Ennahdha continue donc de se payer la tête de ceux qui veulent bien croire qu’il est capable de changer.
Rached Ghannouchi: Le vieux de la vieille mène tout le monde en bateau.
Dans le même contexte, Zoubeir Chehoudi a indiqué que le conseil a insisté sur l’impératif de respecter les valeurs arabo-islamiques concernant les questions relatives à la consommation de cannabis, à l’homosexualité et à la femme, laissant ainsi entendre qu’Ennahdha opposera son veto à l’abrogation de la loi 52 sur la consommation des stupéfiants et l’article 227 bis du code pénal relatif à l’abandon des poursuites judiciaires contre du violeur qui accepte d’épouser sa victime.
Comme qui dirait : chassez le naturel, il revient au galop ! Ceux qui croient qu’Ennahdha est capable de «changer» en ont pour leur frais. Ce qu’Ennahdha veut, c’est changer les Tunisiens pour les faire adopter les préceptes de la charia.
Par ailleurs, les affaires internes du parti ont occupé une place importante dans les discussions du conseil, a aussi indiqué M. Harouni, annonçant l’adoption d’une motion organisant le travail de l’instance de contrôle et d’audit financier pour plus de transparence dans la gestion financière du parti.
Abderrazek Krimi
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