Le déficit des caisses sociales en Tunisie a commencé il y a une quinzaine d’années, mais les solutions tardent à être mises en place. On continue de blablater entre responsables et experts.
Dans le cadre de cet interminable blablabla, un séminaire sur «la réforme de la sécurité sociale : les défis et la solution» s’est déroulé hier, lundi 27 mars 2017, à Tunis, organisé à l’initiative de l’Association tunisienne du droit social et des relations professionnelles (ATDSRP), en partenariat avec l’Institut national du travail et des études sociales (INTES) et la fondation allemande Friedrich Ebert.
La séance d’ouverture de cette rencontre étalée sur deux jours a été marquée par la présence de Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Ouided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne du commerce, de l’industrie et de l’artisanat (Utica), et Abdelmadjid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap).
Mohamed Ennaceur, qui est spécialiste de droit social, a appelé à la tenue d’un dialogue national sur la réforme du système de la sécurité sociale en Tunisie auquel participeront toutes les forces politiques, économiques et sociales, en vue d’élaborer une vision prospective commune pour la réforme de ce système, souffre d’un grand déséquilibre structurel qui va en s’aggravant. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’établir un diagnostic réaliste et courageux de la situation actuelle des caisses sociales et d’identifier des solutions tout aussi réalistes et courageuses.
Des universitaires et des experts nationaux et internationaux ont présenté, lors de la première journée des travaux, des communications sur les questions relatives aux défis qui se posent à la réforme et au financement des caisses sociales. Une approche comparative a été présentée par Charles Crevier, expert auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui a permis de mettre en exergue le retard accusé par la Tunisie dans le domaine de la réforme des caisses sociales, malgré la crise organique de ces caisses qui dure depuis une quinzaine d’année.
Parmi les idées qui ont suscité l’intérêt des participants, celle relative à la création d’une nouvelle taxe pour le financement des caisses sociales, une solution que le chef du gouvernement Youssef Chahed a déjà prévue, entre autres mesures, dans son programme de réforme des caisses et qu’il a annoncées il y a quelques semaines dans une interview télévisée.
Parmi les autres solutions préconisées, M. Chahed avait évoqué l’élévation de l’âge de la retraite de 60 actuellement à 62 ou plus et l’augmentation de la cotisation des salariés, des remèdes incontournables, déjà mis en place par plusieurs pays européens, mais que l’UGTT, la centrale syndicale, et certains partis de gauche continuent de rejeter.
Au programme de la deuxième journée, aujourd’hui, il sera question d’examiner les problématiques relatives à l’assurance maladie et notamment, à la situation indiciaire de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), ainsi que la question de la gouvernance dans le domaine de la sécurité sociale et celle de la révision de la plateforme de la prévention sociale en Tunisie en relation avec les normes internationales et les expériences de certain pays étrangers.
Abderrazek Krimi
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