Le Front populaire (FP) a rejoint la liste des partis contestant la date des élections municipales annoncée par l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie).
Le conseil central du FP, réuni lundi 10 avril 2017, a affirmé, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, que l’Isie n’a pas pris en considération la demande de la majorité des partis et des composantes de la société civile de «patienter avant de fixer une date définitive pour les élections municipales». «L’Isie s’est hâtée de designer cette date pour satisfaire le désir des partis Ennahdha et Nidaa Tounes», ajoute le communiqué.
Le conseil central du FP considère, par ailleurs, qu’avec une telle décision, «l’Isie a violé le principe de neutralité sur la base de laquelle elle a été créée et s’est soumise à l’agenda politique de l’alliance gouvernementale».
Le FP estime, en outre, que sans la promulgation de la loi sur les collectivités locales, la dissolution des délégations spéciales, la mise en place d’une nouvelle répartition territoriale et l’activation des tribunaux administratifs régionaux, et, surtout, sans garanties réelles de neutralité de l’administration et de transparence dans le financement des campagnes électorales, «ces élections vont aboutir à la mise en place de conseils municipaux selon le modèle qui était en vigueur sous la dictature».
Le conseil central du FR a appelé, dans son communiqué, toutes les forces démocratiques et progressistes «à œuvrer pour que les prochaines élections municipales se déroulent dans un climat favorable et à arrêter une position commune au sujet de ces élections, si l’Isie et l’alliance gouvernementale insistent pour les tenir dans des conditions non-démocratiques et non-transparentes».
Cette position confirme, encore une fois, que les partis, premiers concernés par la pratique électorale et par l’accès aux postes de représentation, sont mus par des préoccupations différentes de celles qui animent l’instance des élections. Celle-ci, qui tient à organiser les municipales avant la fin de 2017, pour démarrer aussitôt après les préparatifs des prochaines législatives et présidentielles prévues pour le dernier trimestre de 2019, se retrouve dans le collimateur des partis qui ne croient pas à leurs chances d’accéder aux conseils municipaux et aux conseils régionaux, devant être élus juste après.
Il est à rappeler aussi qu’en l’absence d’une nouvelle loi sur les collectivités locales, le mode de scrutin pour l’élection des conseils municipaux n’est pas encore déterminé, puisqu’on ignore jusqu’à présent si ces élections vont se faire au suffrage universel direct ou au suffrage indirect, c’est-à-dire par les conseils municipaux eux-mêmes.
Abderrazek Krimi
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